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Page:Lamirault - La Grande encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, tome 19.djvu/449

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G1UM0U - GRINGORE

dessin cependant ne vaut pas toujours l’expression, sont très répandues dans les châteaux et dans les galeries privées. Au Louvre, il y a également de lui cinq toiles excellentes : une Pèlerine, deux Jeunes Soldais, un Buveur et son propre poitrail, peint en 1721 ; à la galerie grand-ducale de Karlsruhe, il y a deux figures de femmes, et, à l’Institut Staedel de Francfort-sur-le-Main, un portrait de jeune homme. Grimm avait été admis à l’Académie de peinture en 1705 ; mais il en fut rayé quatre ans après. Il mourut d’un excès de boisson.

GRIMOUARDde Saint-Laurent (Henri-Léonard), écrivain d’art français, né à Vouvent (Vendée) le 1 1 juil. 1814. On lui doit surtout des travaux sur l’art chrétien , entre autres : Guide de l’art chrétien (Poitiers, 1872- 75, 6 vol. gr. in-8). Citons encore de lui : Questions sur la noblesse (Nantes, 18(50, in-8) ; Lettres d’un Vendéen (1860, in-8) ; Trois Fleurs dominicaines à l’époque de la Renaissance (1879, in-12) ; Vie de Clotilde de France, reine de Sardaignc (1883, in-12). GRIMPANT (Blas.). Attribut de l’animal qui gravit un roc, un lieu escarpé : un lion debout est toujours rampant. Le mot grimpant est très rarement employé. GRIMPEREAU (Ornith.). Les Grimpereaux (Certhia) sont des Passereaux de petite taille avec bec grêle, affilé et plus ou moins arqué, aux ailes de dimensions moyennes et de forme arrondie, à la queue longue et composée de pennes étagées dont la tige se prolonge en arrière en une sorte d’épine, aux pattes courtes et terminées par des doigts déliés. Leur plumage, d’un blanc pur ou jaunâtre sur les parties inférieures du corps, offre, sur les parties supérieures, un mélange assez confus de brun, de roux et de blanc, et la croupe seule étant d’une teinte rousse à peu près uniforme. Comme leur nom même l’indique, ces oiseaux grimpent avec une singulière agilité le long des troncs d’arbre, des branches et des vieux murs et vont chercher dans les crevasses et les lézardes les larves, les petits insectes et les araignées dont ils font leur nourriture. Ils déposent dans des trous leurs œufs blancs, piquetés de rouge et assez semblables à des œufs de Mésanges. Les jeunes, une fois emplumés, ne diffèrent des parents que par leur taille plus faible, leur bec [dus court et moins arqué, et les adultes des deux sexes portent le même plumage. Pour les ornithologistes, les Grimpereaux constituent le genre Certhia qui a pour type le Grimpereau commun (Certhia familiaris L.), espèce que l’on trouve dans leN. de l’Europe et dans les régions montagneuses de la France, de la Suisse et de l’Allemagne. Ce genre à son tour est devenu le type d’une petite famille dans laquelle on fait rentrer les Tichodromes et parfois aussi les Sitelles. E. Oust. Bibl. : Degland et Gerbe, Oriûth. europ., 1867, 2» éd., 1. 1, p. 185. — Breiim, Vie des animaux, édit. franc. ; Oiseaux, par Z. Gerp.e, t.I, p. 31. — H.-L. Dresser ctR.-B. Sharpe, A Historyof the Éirds, of Europa, 1871-1882, in-4 avec pi. GRIMPEURS (Ornith.). Ordre établi par Cuvier pour les Passereaux dont le doigt externe est réversible en arrière (V. Ornithologie).

GRIMSBY ou GREAT-GRIMSBY. Ville maritime d’Angleterre, comté de Lincoln, au S. de l’estuaire de l’Humber ; 51,943 hab. Elle comprend la vieille ville, la ville neuve, les faubourgs de Clee et Cleethorpe. Son commerce se développe rapidement et sa valeur dépasse 300 millions de francs, dont les doux tiers pour les exportations. Le mouvement de la navigation, non compris le cabotage, atteignait (en 1891) 1,356,344 tonnes. Le commerce se fait aec les Pays-Bas et les contrées de la Baltique. Le port creusé et aménagé dépuis 1849 esl accessible aux plus grands navires ; il a 1.100 m. de quais, 13 hect. de docks et un bassin de 6 hect. La flotte commerciale de Grimsby comprend plus de 800 navires, déplaçant environ 70,000 tonnes. Les principales industries sont les constructions navales, la brasserie, la distillerie, la minoterie. G RI M SEL. Passage de la chaîne des Alpes bernoises, entre le district du Oberhasle et le cant. du Valais ; 1,874 m. au-dessus de la mer. Au point culminant, se trouve un hôtel et, tout près, un petit lac, le Todtensee, le lac des morts. Une route actuellement en construction va remplacer le chemin de mulets qui franchit le passage. GRIMSEY. Ile de l’océan Arctique au N. de l’Islande et du cercle polaire par 20" 20’ de long. O. ; 90 hab. danois. Ils possèdent quelques moutons, vivent surtout des produits de la pêche et d’œufs d’oiseaux, n’ont que du bois flotté. GRIMSTAD. Petite ville maritime de Norvège, prov. de Christiansand, à l’O. d’Arendal ; port de pèche important. GRINCOURT-lès-Pas. Corn, du dép. du Pas-de-Calais, arr. d’Arras, cant. do Pas ; 111 hab.

GRINDELWALD. Village do Suisse, dans l’Obcrlan.i Illinois, grande station d’étrangers ; 3,089 hab. De hautes cimes des Alpes l’entourent de trois côtés et deux beaux giaciers aisément accessibles descendent jusqu’à une petite distance au-dessus du village. Un grand incendie a détruit une bonne partie de Grindelvvald, entre autres le plus vaste de ses hôtels, au mois d’août 1892.

GRINGOIRE (V. Grincore).

GRING0LÉ (filas.)- Attribut de la croix ou de toute autre pièce se terminant par deux têtes de serpent adossées ; — de la queue de l’amphistére représentant plus d’une tête de serpent.

GRINGONNEUR (Jacquemin), miniaturiste français du xiv e siècle. C’est lui qui peignit, en 1392, pour l’amusement de Charles VI pendant sa folie, un jeu de cartes dont faisaient partie, croit-on, dix-sept pièces qui sont conservées à la Bibliothèque nationale (Estampes).

GRINGORE (Pierre), célèbre poète satirique et dramatique français, né probablement à Caen vers 1470, mort en Lorraine en 1538 ou 1539. 11 eut une jeunesse aventureuse, et suivit, parait-il, les armées françaises en Italie. De retour à Paris, il chercha à se faire une place dans les lettres, et débuta par deux poèmes allégoriques, qu’on regarde comme des autobiographies : le Chasteau de labour (1499), l’une de ses meilleures œuvres, et son pendant, le Chasteau d’amours. En même temps, il s’affilia à la confrérie des « Sots », association théâtrale, dépendante de la « Bazoche ». Il y acquit une renommée rapide, à en juger par ce fait que, de 1502 à 1515, il figure dans les comptes de la Prévôté de Paris avec le titre de « compositeur » des mystères et des pièces dramatiques de circonstance, joués devant le Chàtelet aux entrées solennelles des reines, des princes ou des hauts personnages étrangers. Ce rôle de fournisseur littéraire pour des réjouissances officielles ne l’empêcha point d’aborder celui de critique des idées et des mœurs des gens de cour, des nobles et du clergé, qu’il railla avec verve dans ses poèmes : les Folles Entreprises (1505) et les Abus du monde (1509). Plus directement politique est son poème l’Entreprise de Venise (1509), en faveur de la ligue de Cambrai, à la suite duquel Louis XII lui fit écrire des satires contre son ennemi, Jules II : l’Espoir de paix (IM0) ; laChasse du Cerf des Cerfs (1510), titre imaginé par allusion à celui des papes « servus servorum Dei », etc. Mais Gringore fut, avant tout, auteur dramatique. Investi, dans l’association des « Sots » des fonctions de « Mère Sotte », dont le rôle était d’alimenter le répertoire théâtral, il créa en France la comédie politique, par son fameux Jeu du Prince des Sots et de Mère Sotte, joué aux Halles, le mardi gras 1511, et comprenant une sorte de trilogie : une moralité, une farce et une sottie, genres dans lesquels cette pièce est un chef-d’œuvre. Très remarquables aussi sont ses Fantaisies de Mère Sotte (1516), en prose et en vers, et ses Menus Propos de Mère Satie (1521). Devenu bientôt héraut d’armes d’Antoine, duc de Lorraine, qui lui octroya le surnom de Vaudemont, Gringore exerça encore sa plume satirique contre la Réforme, dans le Blazon des Hérétiques (1524) ; puis il passa à la poésie morale et dévotieuse : Chants royaulx sur la Passion de J. -Christ (avant 1525) ; Heures de Hostre-Dame (1525) ; Notables Enseignements, adages etproverbes (1527), etc. Enfin, vers ce temps, il composa, pour la confrérie parisienne des maçons et charpentiers, une