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Page:Lamirault - La Grande encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, tome 19.djvu/485

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— 471 — GRUE forte que la Grue cendrée, dont elle se distingue d’ailleurs par ses pattes rougeâtres, sa tète et son cou fortement dénudés. La Grue d’Australie {Grus aitstralasiana Gould) ressemble tellement à l’espèce précédente qu’elle peut être considérée comme une simple race. Au contraire, la Grue leurogérane (Grus Ira cogéra nos l’ail.) du N.-E. do l’Inde et la Grue à bec vert (Grus vi~ ridirostiïs V. ) , appelée aussi Grue de Mandchourie ou Grue de Montignv (Grus montigncsiffBp. ), qui habite le Japon et la Sibérie, se reconnaissent facilement à leur livrée blanche. La Grue moine (Grus monavhus Tem.), la Grue à nuque blanche (Grus vipio Pall. ou G. leucanchcn Tem.), la Grue du Canada (Grus canadensis L.), la Grue d’Amérique ( G . americana L.) et la Grue caronculée (G. carunculata G m.) appartiennent encore au même groupe que la Grue cendrée et ont les mêmes mœurs. Tous ces oiseaux recherchent les endroits humides, les prairies, le bord des étangs et des cours d’eau. Ils nichent volontiers au milieu des marécages et ont des œufs maculés de brun sur un fond verdâtre. Le père et la mère couvent alternativement et élèvent avec une grande sollicitude leurs petits qui sont revêtus d’un duvet grisâtre ou jaunâtre. Lorsque les jeunes sont élevés, toutes les familles d’un même canton se réunissent par bandes qui, en automne, émigrent vers les contrées méridionales d’où elles ne reviennent qu’au printemps suivant. A l’état sauvage, ces Echassiers se montrent extrêmement défiants, ce qui rend leur chasse particulièrement difficile ; mais, dans les jardins zoologiques, ils s’humanisent et deviennent même parfois aussi familiers que des chiens. Nous savons, du reste, par les scènes représentées sur les hypogées de la vallée du Nil, que les anciens Egyptiens avaient des troupeaux de Grues cendrées que l’on menait paitre comme les Oies de nos campagnes. Durant les périodes tertiaire et quaternaire, le genre Grus était déjà représenté sur le sol de la France et en Grèce par plusieurs espèces qui ont été décrites par A. Milne-Edwards et par Gandry sous les noms de Grus excelsa, G. primigenia et G. Pentelici. E. Oustalet. IL Art héraldique. — Figure des corps naturels représentant l’oiseau à long bec de ce nom ; il est vu de profil, la patte dextre levée, tenant un caillou qu’on nomme vigilance et qui ne se blasonne que lorsqu’il est d’un émail différait de celui de la grue. III. Mécanique. — Les grues sont des appareils de levage dont on se sert pour soulever les fardeaux et pour les transporter d’un point à un autre. On appelle puissance d’une grue la charge maximum qu’elle permet de lever, portée à son rayon d’action, et on peut les classer en plusieurs catégories que nous allons passer en revue. Les grues d’un premier genre se composent d’un arbre vertical ou fût fixé en A et en B, d’une pièce oblique ou flèche BS et d’une pièce horizontale ou inclinée AS que l’on appelle tirant ou volée. Le fût pouvant tourner autour de son axe, la grue a pour portée une circonférence dont le rayon est égal à la projection horizontale de son tirant ; le poids P s’attache à l’extrémité d’une chaîne passant sur une poulie S ; en B, se trouve le train d’engrenages qui commande la montée ou la descente de la chaîne. Les deux composantes SC, SD de la force P font travailler le tirant et la flèche à la traction et à la compression ; on peut donc transporter en A et B les points d’application des forces SC et SD et les décomposer à leur tour, on a alors p = q : en comparant les NS f l triangles semblables ABS, SDP, ;r-- = —, c.-à-d. £ = p ^ oP DO P p d’où p =q = -r ; donc pour que q, représentant l’effort à exercer soit petit, il faut que f soit grand et / très petit. Ce type de grue est surtout employé dans les fonderies et les ateliers de construction de machines. On les fait ordinairement en bois ; cependant, pour de grandes dimensions, on emploie des poutres tabulaires en tôle rivée. Pour de petites portées ne dépassant pas 2 m a0, on se borne souvent à fixer le fût à un mur au moyen de deux supports boulonnés dans la maçonnerie ; ce type de grue d’applique ou de potence s’emploie surtout dans les magasins à étages. Dans les grues d’un deuxième genre, le point d’appui supérieur est complètement supprimé, et c’est par le pied seul, solidement encastré dans le sol, que l’appareil résiste au renversement quand il travaille. L’équation d’équilibre des moments fléchissants donne X/t r= nf et comme PI PZ p = y, X = -r . On voit par là que, pour mettre la grue dans de bonnes conditions de résistance, il faut que sa portée ne soit pas trop grande et que la hauteur d’encastrement dans le sol soit, au contraire, maxima. On peut subdiviser les grues de ce genre en deux groupes, suivant . 1. — Grue cendrée. AB