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Page:Lamirault - La Grande encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, tome 19.djvu/566

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GUIDE — GUIDETTI

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alpinistes dans les promenades faciles et les ascensions périlleuses. Tous les centres d’excursions des Alpes, des Karpates, des Pyrénées, etc., ont vu s’organiser des corporations ou compagnies de guides ne recrutant leurs membres que par voie d’examens fort sérieux : ainsi les candidats aux fonctions de guides doivent prouver qu’ils possèdent bien toutes les qualités physiques, intellectuelles et morales qui permettent de leur confier la direction et la vie des voyageurs. Les clubs alpins et leurs sections exercent à leur tour une surveillance efficace sur ces corporations, particulièrement au point de vue du tarif des courses. Et cependant le règlement des guides de Chamonix, le point des Alpes françaises le plus fréquenté à cause du Mont-Blanc, échappe presque complètement à ce contrôle salutaire. Les courses sans guides, que certains ascensionnistes particulièrement exercés prônent hautement, doivent être sévèrement blâmées, car rien ne saurait remplacer l’expérience consommée que les montagnards possèdent, tant pour la connaissance du terrain que pour les prévisions atmosphériques. De tragiques événements ont trop souvent démontré que vouloir se passer du dévouement des guides est une condamnable imprudence. E. M. V. Sellerie (V. Rêne).

VI. Mécanique (V. Machine a vapeur).

VIL Marine. — On appelle guide ou quelquefois gui un palan à deux poulies simples, dont le but est de faire correspondre à l’aplomb d’un poids que l’on veut soulever à bord (embarcation, ancre, etc.) le gros palan destiné à soulager ce poids, qui s’appelle palan d’étai (Y. Palan). Pour cela, le guide est fixé d’un côté, fait dormant, aux élongis du bas mât qui ne porte pas le palan d’étai, et est croche par son autre extrémité sur une cosse fixée sur la pantoire (V. ce mot) dudit palan. Par suite, en embraguant le guide sur le pont, on porte le palan A à l’aplomb du point Voulu. Kerlero du Crano.

Bibl. : Droit international. — Bluntschli, Droit international codifié, éd. Lardy, n°» 634 à 636. — Dudley Field, Projet d’un Code international, éd. Alb. Rolin, n°- 769, 770. — Instructions de Lieber, S§ 93 à 95 ; Manuel des droits de la guerre, élaboré par l’Institut de Droit international, art. 28.

Alpinisme. — Cunningham et Abnez, The Pioneers oftheAlps ; Londres, 1888, in-4.— A Ipine Journal, t. XI-XVI, p. 24 (l’évr. 1892). — J. Vallot, Annuaire du Club alpin français, 1886, p. 81. — R.de Maulde, Projet de règlement pour les guides de montagne ; Orléans, 1876, 22 pp. in-8.

GUIDE (Philibert-Hégémon), poète français du xvi° siècle, né à Chalon-sur-Saône le 22 mars 1535, mort à Mâcon le 29 nov. 1595. Il a publié la Colombière et Maison rustique contenant une description des douze mois et des quatre saisons de l’année, avec l’Abeille françoise, Fables morales et autres poésies (Paris, 1583, in-8), et a laissé en manuscrit une paraphrase en vers français des Psaumes et du Cantique des cantiques.

GUIDE (Guido-Heni, dit Le), peintre italien (V. Guido). GUIDE-Hope (V. Aérostat).

GUIDEAU. I. Hydraulique. — Les guideaux qu’on employait autrefois à Dunkerque (où maintenant on drague avec succès) étaient des radeaux armés de jambes sur un de leurs grands côtés ; on les échouait en prolongement des jetées à mer baissante, les jambes côté du large. L’échouement s’effectuait de manière à présenter à basse mer, sur le prolongement de chaque jetée, une série d’éléments de plans inclinés. Les jetées se trouvaient ainsi allongées pendant la basse mer, et l’on avait une certaine action sur la barre. C’était ingénieux, mais insuffisant. Autrefois, on croyait que les sables mis en mouvement par les courants se débitaient en grandes masses ; on était convaincu, par exemple, que l’estuaire de la Loire recevait du haut du fleuve, annuellement, une ou plusieurs dizaines de millions de mètres cubes de sables arrachés aux montagnes du bassin. Depuis, on a reconnu que les choses se passent tout autrement, que les montagnes ne donnent pas tant qu’on le croyait, et que souvent leurs déjections s’arrêtent avant d’arriver aux fleuves ; que, d’un autre côté, les débits de sable marin en un point donné de nos côtes ne sont pas très volumineux. Il en résulte qu’on voit dans nos ports les dragues se multiplier, parce qu’on sait qu’il n’y a pas des millions de mètres cubes à enlever chaque année et que, par suite, on peut arriver à des résultats sérieux au moyen de déblayements modérés. Par contre, les engins ayant pour but de faire circuler les sables sans les enlever disparaissent, sauf les jetées qui auront toujours leur utilité dans bien des cas. M.-C. L.

IL Pèche. — Cet engin est en forme de chausse dont on présente l’embouchure, qui est large, au courant qui la traverse ; l’extrémité est le plus souvent terminée par une nasse ou par un verveux, dans lequel se rend le poisson, ou bien elle est ouverte et liée par une corde ; les mailles, près de l’embouchure, ont de 5 à 6 centim. de côté, celles du fond seulement 1 centim. Le guideau s’établit soit entre les arches des ponts, soit au déversoir des moulins et des usines ; on l’associe souvent au gord. Le guideau s’emploie aussi en mer et on en forme de hauts et bas étaliers. Les guideaux à hauts étaliers, dits aussi dideaux, sont en usage sur les côtes de Normandie, d’octobre à fin mars ; ce sont des chausses de 6 m. de long dont l’embouchure s’évase jusqu’à environ 2 m 50 de diamètre et dont les mailles se rétrécissent peu à peu, de manière à n’avoir plus que 5 à 7 millim. ; l’embouchure du filet est bordée d’une forte corde de manière à la tendre à des pieux ou chèvres dont l’ensemble constitue ce que l’on nomme un étalier ; l’embouchure du guideau est tournée vers la terre, de telle sorte que le poisson se prenne à la marée descendante. Les bas étaliers ou bâches volantes sont tendus sur des piquets ne dépassant le sol que de I mètre et qui ne sont pas retenus par des cordes ; ces engins, que l’on établit raremi’iit à demeure, se placent sur les plages où il se forme des courants. E. Sauvage.

GUI DEL. Corn, du dép. du Morbihan, arr. de Lorient, cant. de Pontscort ; 4,42 !) hab. Etangs. Monuments mégalithiques. Châteaux de Kerhorlay, Kerdudo, Trovern, Kerbastic, Talhouet.

GUIDETTI (Giovanni), prêtre et musicien italien, né à Bologne en 4632, mort à Rome le 30 nov. 1592. Elève de Palestrina, il entra en 1575 dans la chapelle pontificale et travailla avec son maître à la préparation d’une édition nouvelle des livres de chant liturgique. La publication par Liechtenstein, à Venise, en 1580, du Graduel et de VAntiphonaire, fit renoncer Palestrina à son entreprise et modifia les projets de Guidetti. Il publia à Rome, en 1582, chez Roh. Granjon, son Directorium chori, ouvrage célèbre, qui contenait des instructions sur l’ordre de l’office, avec le chant usité à la chapelle pontificale. De nouvelles éditions en furent faites jusqu’à 1737. Le second ouvrage de Guidetti fut uni’ édition du chant liturgique de la Passion selon les quatre évangélistes, Cantus ecclesiasticus Passionis D. N. J.-C. (Rome, 1586, réimprimée plusieurs lois jusqu’à 1689). Guidetti acheva son rruvre par la publication des offices chantés de la semaine sainte : Cantus ecclesiasticus o/ficii majoris hebdomadœ (Rome, 1587)