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MANTEUFFEL — MANTISPI
— 1182 —


Twesten (1861). Il était major général depuis 1858, lieutenant général depuis 1861. Il obtint le commandement des troupes prussiennes du Slesvig-Holstein (29 juin 1863) et le gouvernement de Slesvig (22 août) qu’il exerça avec uno extrême raideur vis-a-vis de la population et du prince d’Augustenbourg. Ses affectations maladroites de franchise militaire lui firent du tort. Après la rupture avec l’Autriche, il commença la guerre en passant l’Eider (7 juin 1866) et en chassa Gablenz du Holstein, envahit le Hanovre (15 juin), fit signer la capitulation de Langensalza (29 juin), combattit les Bavarois à Hausen et Aschach (10 juil.), remplaça Falckenstein à la tête de l’armée du Main (19 juil.), marcha sur Wurzbourg et termina la campagne par les succès de Tauberbischofsheim, Helmstadt et Rossbrunn. Il fut envoyé à Saint-Pétersbourg afin de convaincre le tsar de la nécessité du remaniement de l’Allemagne (août 1866), promu général de cavalerie (20 sept.) et commandant du 9e corps’d'armée ; un conflit avec le gouverneur civil Scheel-Plessen le fit mettre en disponibilité (janv. 1867). Il remplaça Falckenstein à la tête du Ier corps avec lequel il fit la guerre de 1870 (V. Franco-allemande), se distinguant à Colomhey-Nouilly (14 août) et Noisseville. On lui confia le 27 oct. la première armée, opposée à l’armée française du Nord, qu’il combattit à Amiens (27 nov.) et sur l’Haïlue (23 déc), puis il fut préposé à l’armée du Sud (IIe, VIIe, XIVe corps), opposée à Bourbaki. Par une marche audacieuse à travers le plateau de Langres, il se porta sur les derrières de l’armée française de l’Est qui dut se réfugier en Suisse. Manteuffel fut ensuite chargé de commander l’armée d’occupation (20 juin 1871) et promu feld-maréchal (19 sept. 1873). Le 1er oct. 1879, il fut nommé administrateur d’Alsace-Lorraine, tenta de vains efforts pour rallier la société indigène et en témoigna brutalement sa mauvaise humeur. Son échec fut complet vis-à-vis des fonctionnaires allemands et de la population conquise. A.-M. B.

Bibl. : Keck, Das Leben des General-feldmarschalls Edwin von Manteuffel ; Bielefeld, 1890.

MANTEYER. Corm. du dép. des Hautes-Alpes, arr. et cant. de Gap ; 460 hab. Château des xiv e et xvn e siècles. Restes de l’ancienne chartreuse de Berthnud, monastère de femmes fondé en 1188 et détruit au xv° siècle.

MANTHELAN (Mentalomagus). Com. du dép. d’Indre-et-Loire, arr. de Loches, cant. de Ligueil ; 1,346 hab. Stat. du chem. de fer départ. à voie étroite d’Esvres au Grand-Pressigny. — Bourg fondé à l’époque gallo-romaine, érigé plus tard en chàtellenie ; église nouvelle ayant conservé le clocher de l’ancienne église romane. Cette localité est au centre des falunières de Touraine, intéressant dépôt géologique de polypiers et mollusques, qui atteint parfois une épaisseur de 15 à 20 m. sur 18 à 20 kil. de long et 7 ou 8 de large : le falun sert à amender les terres.

MANTHELON. Com. du dép. de l’Eure, arr. d’Evreux, cant. de Damville ; 285 hab.

MANTHES. Com. du dép. de la Drôme, arr. de Valence, cant. du Grand-Serre ; 463 hab.

MANTICA (François), prélat italien, né à Pordenone (Frioul) en 1534, mort en 1614. Il fut longtemps professeur de droit à l’université de Padoue. Il a laissé, entre autres, les ouvrages suivants : De Conjecturis ultimarum voluntatum (1580). Vaticanœ lucubrationes de tacitis et ambiguis conventibus (1609) ; Decisiones Rotae romanoe (1618).

A. J.

Bibl. : Tiraboschi, Storia della lett. ital., VII, 130. — Aubery, Histoire générale des cardinaux ; Paris, 1642-49. — Papadopoli, Gymnasium patavinum.

MANTICORE (Entom.). Genre de Coléoptères pentamères, famille des Carabiques, tribu des Cicindélètes, caractérisé par une tête grosse et par des palpes labiaux, atteignant ou dépassant à peine l’échancrure du menton. Ils ont les yeux petits et sont privés d’ailes sous les élytres. Ces Cicindilés sont propres à l’Afrique méridionale ; on en cite deux espèces, les Manticora tuberculata Déj. et M. latipennis Waterh.

MANTILLE (V. Costume).


MANTILLY ou MANTILLI. Com. du dép. de l’Orne, arr. de Domfronf, cant. de Passais ; 1,870 hab.

MANTINÉE. Ville de la Grèce antique, dans la plaine de l’Arcadie orientale, sur la route d’Argos à Corinthe, au N. de Tégée et au S. d’Orchoméne. Elle fut fondée vers le vi c siècle av. J.-C. par l’association des cinq villages du district déjà connu d’Homère. Leur union en une cité fit de celle-ci une des plus puissantes d’Arcadie. Sa constitution était réputée excellente et les Cyrénéens, lui demandèrent un législateur, Démonax (550-530). Elle fit partie de la confédération péloponésienne, dirigée par Sparte, mais eut une altitude particulariste ; sa rivale Tégée avait un régime oligarchique ; celui de Manlinée était démocratique. De plus, Sparte lui disputait la Parrhasie (Arcadie méridionale). Les principaux épisodes du conflit furent la bataille indécise avec les Tégéates (423) et l’alliance avec Argos contre Sparte (421) qui se termina par la bataille de Manlinée où les coalisés (Mantinéens, Argiens, Athéniens ) furent battus par le roi Agis (418). Malgré la trêve de trente ans qui suivit, l’antagonisme persista. A l’expiration de cette trêve, les Spartiates sommèrent les Mantinéens de raser leurs murailles ; sur leur refus, ils les vainquirent en bataille rangée, et Agésipolis vint assiéger la ville (385) ; il détourna le cours de l’Ophis, inondant les approches des murs ; ceux-ci étant bâtis en briques écrues s’écroulèrent ; les Mantinéens capitulèrent el durent se disperser entre des villages ; ils étaient alors environ 3,000 combattants, soit 12,000 à 15,000 habitants. Aussitôt après la bataille de Leuctres, ils rebâtirent leur ville, avec une enceinte en pierre et à quelque distance de la rivière. Ils furent à la tête du mouvement arcadien, et l’un d’entre eux, Lycomède, fut le promoteur de la fondation de Mégalopolis, cité où l’on concentra les Arcadiens méridionaux. Mais bientôt ils entrèrent en lutte avec les chefs de la confédération arcadienne et s’allièrent contre elle à Sparte. Epaminondas marcha contre eux, mais sa victoire remportée dans la mémorable bataille de Mantinée fut annihilée par la mort qu’il y trouva (362). Une troisième bataille de Mantinée fut livrée en 295. Archidamus, roi de Sparte, y fut battu par Démétrius Poliorcète. Une quatrième eut lieu en 242. Agis, roi de Sparte, y fut battu et tué par Aratus et les Achéens. Mantinée était d’abord entrée dans la ligue achéenne ; mais ensuite elle passa avec Orchomène et Tégée à la ligue étiolienne ; puis elle s’allia à Sparte (228). Aratus s’en empara (220) ; mais la garnison achéenne fut chassée ; ce fut la cause de la guerre de Cléomène contre les Achéens, terminée par l’intervention d’Antigone Doson, roi de Macédoine, lequel reprit Mantinée (222) ; elle fut pillée et les habitants vendus comme esclaves. La ville reçut le nom d’Antigoncia qu’elle garda jusqu’au temps de l’empereur Adrien. En 207, une cinquième bataille se livra dans la plaine de Mantinée, entre Philopœmen et le tyran lacédémonien Machanidas, qui fut vaincu et tué. Les Mantinéens furent les seuls Grecs alliés d’Octave à la bataille d’Actium. La ville eut encore une période de prospérité à l’époque byzantine. Ses ruines portent le nom de Palœopoli et ont été fouillées en 1887 par l’école française de Rome. On y voit une enceinte circulaire de 3,942 m. avec 109 tours carrées, 13 tours rondes, 10 portes, des temples de Dionysos, Aphrodite Melanios. Poséidon Hippios, un théâtre, un agora, etc. A.-M. B.

MANTIQUE (V. Divination).

MANTIQUEIRA (Serra da). Montagnes du Brésil, séparant les vallées du Parabyba et du rio Grande (affl. du Parana), l’Etat de Minas Geraes de ceux de Rio de Janeiro et Sâo Paulo ; parallèle à la côte, dont elle est éloignée de 100 kil. environ, elle atteint 2,712 m. au pic d’il atiaya. Elle est formée de schistes cristallins.

MANTISE. On appelle parfois ainsi la partie décimale d’un logarithme vulgaire ; la partie entière est alors la caractéristique.

MANTISPE (Entom.). Genre de Névroptères, famille des Mantispides, tribu des Raphidiens. Ces Insectes sont ca-