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LA GRANDE ENCYCLOPÉDIE

L

LEMOT (François-Frédéric), sculpteur français, né à Lyon en 1773, mort à Paris en 1827. Élève de Dejoux, il obtint en 1790 le grand prix avec un bas-relief représentant le Jugement de Salomon, et fut rappelé de Rome à Paris en 1795 par la Convention pour rejoindre les armées du Rhin commandées par Pichegru ; mais, sur l’instigation de David, elle le chargea de l’exécution d’une statue colossale du Peuple français. Il devint membre de l’Institut en 1805 et professeur à l’École des beaux-arts en 1810. Lemot a pris une part assidue aux expositions officielles de Paris, et il convient de citer parmi ses œuvres principales : une statue de Jean Bart, pour la grande salle de l’hôtel de ville de Dunkerque ; celle de Numa Pompilius, pour le Conseil des Cinq-Cents, des statues de législateurs de l’antiquité pour le Tribunal, le Sénat, le Corps législatif. Parmi ses commandes officielles, citons : le groupe placé au-dessus de l’arc du Carrousel, de Percier, qui accompagne les chevaux de Venise ; le fronton de la colonnade du Louvre (façade Saint-Germain-l’Auxerrois), où Napoléon Ier est représenté sur un char de triomphe ; la statue équestre de Henri IV, sur le Pont-Neuf ; celle de Louis XIV, place Bellecour, à Lyon ; la Renommée (vestibule du palais du Luxembourg) ; la Religion soutenant Marie-Antoinette (Chapelle expiatoire, Paris). Lemot, devenu propriétaire du château de Clisson (Loire-Inférieure), publia en 1817 une notice sur ce château et la ville de Clisson. Cet artiste compte parmi les plus grands statuaires de l’École française : ses figures sont d’un grand style, et personne mieux que lui n’a connu la technique de son art, empreint parfois de maniérisme et d’affectation.C. Galbrun.

Bibl. : Bellier de La Chavignerie, Dictionnaire des Artistes de l’École française ; Paris, 1882.

LEMOUNIER de La Bissachère (V. Bissachère).

LEMOVICES. Peuple de la Gaule celtique. Leur territoire s’étendait entre les Bituriges Cubi au N., les Arverni à l’E., les Petrocorii au S., les Santones et les Pictones à l’O. Il correspond à l’ancien diocèse de Limoges (Haute-Vienne et Creuse) augmenté du diocèse de Tulle (Corrèze), qui en avait été démembré en 1318. Les Lemovices prirent part aux guerres de l’indépendance gauloise contre les Romains. En 52 av. J.-C., leur contingent, fixé à 10,000 hommes, marcha au secours d’Alise investie ; il était sous le commandement de Sedulius qui fut tué pendant le siège. L’année suivante deux légions furent cantonnées sur les confins des Lemovices et des Arverni pour surveiller cette région. À la réorganisation de la Gaule, en 27, par Auguste, la civitas Lemovicum fut comprise parmi les quatorze peuples gaulois rattachés aux Ibéro-Aquitains pour constituer la Provincia Aquitanica, et au IVe siècle elle faisait partie de l’ Aquitania prima. D’après Ptolémée, la capitale des Lemovices était Augustoritum (abrégé en Ausrito sur la Table de Peutinger) et s’appelait plus tard Lemovices (Limoges). On peut citer comme villes principales : Acitodunum (Ahun), Prœtorium (Mont-du-Jouër ?), Cassinomagus (Chassenon), Fines (Thiviers ?) et Andecamulum (Rancon). Dans la liste des peuples ayant fourni leur contingent lors du soulèvement général en 52, César mentionne parmi les cités maritimes de l’Armorique des Lemovices qu’il place entre les Osismi et les Unelli. M. Maximin Deloche admet sur le littoral de la Bretagne l’existence d’un peuple, appelé Lemovices, mais se reliant aux Lemovices de l’intérieur par une longue bande de terre qui eut ainsi traversé tout le pays des Pictones. D’autres érudits préfèrent supposer que le texte de César a été altéré par les copistes, et que le mot Lemovices (De Bell. Gall., VII, 75) est interpolé ou défiguré.

Bibl. : Émile Espérandieu, Inscriptions de la cité des Lemovices ; Paris, 1891, avec un index bibliographique pp. 335-341.

LE MOYNE (Pasquier), poète ordinaire de François Ier, auteur de plusieurs chroniques rimées : le Couronnement du roi François Ier, le Voyage et Conquête du duché de Milan, composés en 1515, l’un et l’autre et publiés ensemble quatre ans après (Paris, 1519, in-4) (V. La Croix du Maine, Bibliothèque française, à ce nom).

LE MOYNE (Jean-Baptiste) (V. Bienville [Sieur de]).

LE MOYNE (François), peintre français, né à Paris en 1688, mort le 4 juin 1737. Fils d’un postillon du roi Louis XIV, François Le Moyne entra, à l’âge de treize ans, dans l’atelier de Louis Galloche. Il remporta un prix de dessin en 1707 et le grand prix de l’Académie en 1711. Il avait le sens de la couleur et était attiré vers les grands ouvrages de décoration. L’Académie de peinture le reçut comme membre ; son morceau de réception était une belle composition, Hercule assommant Cacus (musée du Louvre). Il alla en Italie en 1723 étudier les plafonds des maîtres célèbres, surtout ceux de Michel-Ange et de Pietro da Cortona, et peignit, au cours de ce voyage, Hercule et Omphale (salle Lacaze). C’est une de ses meilleures œuvres, d’un coloris éclatant et d’une touche vive et sensuelle. Après avoir exécuté un tableau allégorique pour le salon de la Paix, au château de Versailles, il fut chargé de la décoration du salon d’Hercule, qu’il accomplit au bout de quatre ans de travail. Cet ouvrage, un des plus impor-