Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome II, 1838.djvu/319

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
313
souvenirs d’un fantôme.

recherches, rien n’est trouvé… Au bout de dix semaines, qu’on juge de l'effroi du portier de l’hôtel Pépin, et de la famille, et de tout le voisinage, lorsque l’on voit arriver Rafin, qui froidement réclame sa clef et ses vêtements. On l’entoure, on s’écrie, le questionne, sa réponse est brève et simple.

» Des jeunes étudiants ont volé son cadavre pour le disséquer ; ils y ont surpris un reste de vie ; ils’l’ont soigné, ramené du tombeau, et sauvé enfin ; mais, comme ils ont commis un délit, il a juré de ne pas les faire connaître, et il subira toutes les peines possibles, plutôt que d’être ingrat envers ceux qui lui ont rendu l’existence. Tout cela, sans doute, est plausible, naturel, on s’en contente, hors moi. Je donne mes ordres, cet homme est arrêté, conduit dans un cachot ; je m’y rends ; il était bien lié, et, malgré ses cris, ses supplications, sa résistance, je ne balance