Page:Lampryllos - La Séparation des deux éléments chrétien et musulman comme la solution la plus honnête et la plus praticable de la question d'Orient, 1868.djvu/13

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nombreux que l’élément musulman, il est pour le moins aussi nombreux que lui, et qu’il prédomine à coup sûr tant par l’activité que par le développement de l’intelligence. Basé sur ces données, on peut tracer, dans les contrées situées en deçà du centre de l’Asie mineure, une ligne approximative de démarcation au delà de laquelle, vers l’orient, prédomine l’élément musulman, et, en deçà, jusqu’à l’Adriatique, l’élément chrétien.

De tous les pays situés en deçà de cette ligne on formerait un État chrétien, unitaire ou confédéré ; nous en parlerons ultérieurement. De tous les pays situés au delà, un État musulman. Par un partage de cette nature ces deux États seront égaux en puissance et en importance, et, si on les administrait bien, ils pourraient, en peu de temps, devenir des puissances de second ordre dans le concert européen.

Voilà les traits principaux de cette Séparation. Entrons maintenant dans de plus amples développements. Mais, avant tout, il nous semble nécessaire de signaler d’où l’on doit s’attendre à des objections, non-seulement contre ce que nous aurons plus ou moins justement avancé, mais, en général, contre toute proposition qui aurait pour but la cessation de l’étal de choses misérable où nous nous débattons actuellement. Ceci nous servira de point de départ pour la série des considérations que nous allons exposer.

En première ligne, on doit naturellement rencontrer les journaux officieux de la Sublime Porte et certaines autres feuilles entretenues aux frais de son