Page:Lanarès - De la gestation chez la vache.djvu/9

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D’après M. Magne, il semble que dans ce cas, leur instinct les avertit qu’elles ont leur progéniture à conserver. Si elles portent pour la première fois, on s’aperçoit que les mamelles augmentent de volume peu après la fécondation. Le pis devient plus saillant et les trayons plus apparents. Cet état ne dure pas longtemps. Il disparaît pour se montrer ensuite plus accusé, disparaître encore et ainsi de suite plusieurs fois, jusqu’à l’accouchement. Ce fait est tellement bien connu des cultivateurs, qu’ils ont l’habitude de dire que les génisses font et défont plusieurs fois leur pis avant de mettre bas. Ce signe, qui a une certaine valeur, est ordinairement accompagné, chez les primipares, de la présence, dans les glandes mammaires, d’un lait visqueux, jaunâtre, que l’on peut extraire facilement. Mais il est moins apparent chez les femelles qui ont déjà porté plusieurs fois. Dans certaines circonstances il manque complètement. Il peut même arriver qu’elles ne mettent le pis qu’au moment de la parturition. De sorte que le proverbe qui dit : « les vieilles vaches mettent le pis en vêlant, » est vrai.

La diminution de la sécrétion lactée chez les nourrices, lorsqu’elle se manifeste, doit être prise en sérieuse considération, car presque toujours elle indique une copulation heureuse. Seulement, ce signe est loin d’être constant, et ordinairement il ne se montre que chez les mauvaises laitières.

À mesure que la gestation approche de son terme, tous les signes que nous venons de passer en revue se manifestent de plus en plus, et en outre on remarque que le ventre augmente progressivement de volume et se développe dans tous les sens. Il s’abaisse et devient plus large vers les parties inférieures. En même temps, le sacrum et les hanches paraissent plus saillants, ce qui provient de l’inflexion des