Page:Lancereau - Hitopadésa, 1882.djvu/26

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comme s’il n’était sujet ni à la vieillesse ni à la mort ; il doit pratiquer la vertu comme si déjà la mort le saisissait par les cheveux.

De tous les biens, la science est, dit-on, le plus grand, parce qu’on ne peut ni l’enlever à autrui ni l’acheter, et qu’elle est impérissable.

De même qu’une rivière, suivant son cours, mêle ses eaux à celles de l’Océan, de même la science introduit un homme auprès du monarque inaccessible : c’est par elle que l’on arrive au comble de la fortune.

La science donne la modestie ; avec la modestie, on acquiert du talent ; par le talent, on obtient la richesse ; par la richesse, le mérite religieux, et par suite le bonheur.

Il y a deux sciences qui mènent à la gloire : la science des armes et celle des livres ; la première est ridicule dans la vieillesse, la seconde est toujours respectable.

L’homme instruit possède toutes les qualités, l’ignorant n’a que des défauts ; aussi un seul homme instruit vaut-il mieux que plusieurs milliers d’ignorants.

Comme on ne peut appliquer un ornement sur un vase que lorsqu’il est neuf, ce livre a pour but