Page:Lancereau - Hitopadésa, 1882.djvu/30

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Après avoir entendu ces paroles, le roi, affligé de la conduite de ses fils, qui, au lieu d’étudier les sciences et les lettres, négligeaient de s’instruire et s’écartaient continuellement de la bonne voie, fit les réflexions suivantes :

« À quoi sert-il d’avoir un fils qui n’est ni instruit ni vertueux ? À quoi bon un œil qui ne voit pas, sinon à nous incommoder ? »

« De ces trois choses : n’avoir pas de fils, ou avoir perdu le sien, ou en avoir un ignorant, on doit préférer les deux premières. En effet, elles ne nous affligent qu’une fois, tandis que la dernière nous cause un chagrin continuel. »

« Mieux vaut un avortement, mieux vaut l’abstinence de tout commerce charnel, mieux vaut un enfant mort-né, mieux vaut la naissance d’une fille, mieux vaut une femme stérile, mieux vaut l’impossibilité d’enfanter, qu’un fils ignorant, eût-il même en partage la beauté et la richesse. »

« L’homme véritablement né est celui dont l’existence est une cause d’illustration pour sa famille. Dans ce monde qui accomplit sa révolution, quel est l’être qui ne renaît pas après sa mort ? »

« Si celle-là est mère qui a donné le jour à un