Aller au contenu

Page:Landormy - Brahms.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le badinage alangui et encore sentimental de quelque ronde populaire, d’une valse, d’un ländler où l’intérêt mélodique est loin de le céder à l’importance du rythme.

Nous considérons Brahms en ce moment à ses débuts. Plus tard, lorsqu’il sera devenu plus habile, il réussira bien des fois à masquer cette faiblesse de ses thèmes rythmiques dans le premier allegro et dans le final. Au besoin, il choisira comme premier thème d’une sonate un thème féminin, un thème purement mélodique, quitte à prendre comme second thème une autre phrase mélodique un peu plus mouvementée. Ce procédé n’ira pas sans quelque monotonie, et c’est une des raisons pour lesquelles certaines de ses œuvres, même parmi les plus belles, laisseront une impression de grisaille un peu morose.

Dans la première sonate pour piano, l’Allegro du début n’offre pas grand intérêt. L’Andante retient davantage l’attention. Ce sont des variations très simples, sur un vieux lied populaire allemand dont l’auteur a soin d’indiquer les paroles en même temps que la musique : quatre variations, — autant qu’il y a de strophes dans le poème, — plus une coda, d’un enveloppement plein de charme.