Page:Landrieux - L Islam, Lethielleux, 1913.djvu/57

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à l’humanité ; non pas à un groupe d’hommes, mais à tous les hommes, sauf, comme le catholicisme, à se plier, dans les formes secondaires du rite, au tempérament des différents peuples.

Mahomet, arabe, en plein pays arabe, n’a pas su voir plus loin ni plus haut que l’horizon arabe : il a bâti son ciel pour les Arabes, avec des matériaux arabes.

Il suffit pour s’en convaincre d’avoir vu de près ce monde-là.

L’idée qu’on se fait du bonheur dépend, plus souvent qu’on ne le pense, par contraste, soit de la souffrance ou de la peine du moment : on serait heureux de se chauffer lorsqu’on a froid, de se reposer quand on est fatigué, de manger lorsqu’on a faim ; ou bien encore de la convoitise, de la passion satisfaites.

Or l’Arabe, l’homme du désert, nomade perpétuel, sans patrie, sans foyer, qui s’en va de campement en campement, à travers les solitudes arides, mornes, hostiles, brûlées de soleil, l’Arabe qui vit de rien, qui ne boit que l’eau saumâtre