Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/182

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sommets successifs A B C D E…, on a une ligne brisée qui monte et descend alternativement, mais qui a un sommet culminant.

4. Différentes classifications des capitaux productifs.

93. Classifications à écarter. — Les capitaux productifs peuvent être classés en différentes manières. Parmi les classifications qui ont été proposées, il en est qui présentent peu d’intérêt ; il en est même qui reposent sur des idées fausses. Marx par exemple appelle capital variable le capital-salaires de l’entrepreneur, et capital constant tout le reste du capital que cet entrepreneur met en œuvre. Cette distinction se rapporte à la théorie marxiste d’après laquelle le capital-salaires seul donnerait un « profil », et elle est fondée eu dernière analyse sur cette thèse que la valeur des biens dépend uniquement de la quantité de travail incorporée en eux. Mais cette thèse est insoutenable, comme nous le verrons plus tard ; et par suite la distinction du capital constant et du capital variable est une distinction qu’il faut abandonner.

94. Capital de premier établissement et fonds de roulement. — Une distinction intéressante est celle que l’on fait, quand des capitaux sont engagés dans une entreprise, entre le capital de premier établisse ment et le fonds de roulement. Prenons un individu qui veut créer un vignoble. Il achète une terre en friche ; il la clôture, il la défonce, il y plante de la vigne, il y construit les bâtiments nécessaires pour l’exploitation. Toutes ces dépenses sont incontestablement des dépenses de premier établissement. Mais jusqu’à quand les dépenses de premier établissement du seront-elles ? En négligeant certaines complications possibles, ce sera jusqu’à la vente du vin de la première récolte. Ainsi, si notre vigneron décide de ne vendre son vin que lorsqu’il aura 3 ans d’âge, il faudra ranger dans les dépenses de premier établissement les frais de culture des trois années qui suivront la première récolte. Pour parler exactement, la période du premier établissement — nous supposons ici une exploitation qui arrive à faire ses frais — cesse quand les rentrées commencent à balancer les dépenses. On concevra d’ailleurs que ce moment ne puisse être fixé avec une absolue rigueur : et cela, sans aller chercher autre chose, parce que la comparaison des rentrées et des dépenses sera faite toujours par rapport à une certaine période de la durée, dont la détermination sera nécessairement quelque peu arbitraire.

Les rentrées sont devenues égales, ou supérieures, aux dépenses. Pour quoi faut-il, dès lors, un fonds de roulement ? et de quoi dépendra l’importance de ce fonds ?

Imaginons un instant que les rentrées aient lieu d’une manière continue, et que les dépenses se fassent de même : il ne sera pas besoin de fonds de