Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/233

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rapporte ce taux d’intérêt. De ce chef encore, il semble bien qu’il y ait une augmentation continue des capitaux productifs.

2o La méthode que nous venons d’indiquer ne saurait donner, malgré tout, que des résultats bien imparfaits. Une deuxième méthode à laquelle on peut recourir est celle qui consiste à prendre successivement telles ou telles sortes de capitaux, telles ou telles catégories d’entreprises — ces catégories correspondant aux modes d’organisation des entreprises —, à prendre, enfin, telles ou telles branches de la production, et à procéder à des estimations fragmentaires.

a) On peut s’attacher à certaines sortes de capitaux. Il existe des statistiques des machines, dont nous avons déjà parlé, des statistiques des animaux de ferme, dont nous parlerons plus loin. Ce ne sont que des dénombrements ; mais ils nous mettent à même de nous donner une idée, et parfois — pour les animaux par exemple — une idée très précise de la valeur des objets recensés : et ils nous montrent un accroissement presque partout continu — rapide aussi, pour les machines — des capitaux que ces objets représentent.

b) On peut s’attacher à certaines formes d’entreprises. Ainsi il y a des statistiques, dont nous aurons à nous occuper, des sociétés anonymes : et de ces statistiques il y aura sans doute des indications à tirer, bien que le développement des sociétés anonymes ne soit pas proportionnel au développement de la production en général, et que l’accroissement du capital moyen de ces sociétés, là où on le constate, ne suffise pas à prouver un accroissement total du capital.

c) On peut, en troisième lieu, passer en revue les différentes branches de la production. Et alors, certes, on se trouvera souvent en présence d’évaluations quelque peu hasardeuses. Cela arrivera surtout quand il s’agira d’évaluations se rapportant à une classe d’entreprises trop vaste : telles les évaluations qui ont été faites au sujet du capital de l’agriculture. Mais pour ces mêmes classes d’entreprises on aura des études de détail, monographies ou enquêtes, où l’on puisera des informations beaucoup plus précises. Il a été écrit des monographies sur telles sortes particulières de culture[1] ; on a procédé à des enquêtes, parfois très vastes, sur les entreprises manufacturières[2]. Et il est des branches de la production pour lesquelles on est mieux renseigné encore ; c’est le cas pour la banque, les banques à cette heure appartenant pour la plus grande partie, ou du moins pour la partie la plus importante, à des sociétés par actions.

  1. Citons le livre d’Augé-Laribé, Le problème agraire du socialisme, Paris, Giard et Brière, 1907 (v. les chap. 5-7).
  2. Le Census américain est à mentionner tout spécialement ; voir les volumes consacrés aux manufactures. Voir aussi, dans les Special reports du Bureau du Census, le vol. Wealth, debt and taxation (1907), 1re partie.