Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/322

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3° sels, etc. — ainsi le sel comestible, les phosphates et les nitrates, l’alun — ;

4° métaux précieux — l’or et l’argent — ;

5° autres métaux — le fer, le cuivre, le plomb, l’étain, le zinc, le mer cure, le nickel, l’aluminium, etc.— ;

6° pierres précieuses — le diamant, le rubis, etc. — ;

7° autres pierres — le marbre, l’ardoise, les pierres de taille, etc. — ;

8° terres — le kaolin, la terre à briques, etc. —.

Cette énumération montre à elle seule l’importance, dans l’économie, de l’industrie extractive. Tout le monde sait, en particulier, que la houille a mérité d’être appelée le pain de l’industrie, et que le fer est employé pour la construction des maisons, des navires, des « voies ferrées », des machines de toutes sortes, etc.

166. Caractères de la production minière. — Il n’est pas besoin d’insister, maintenant, sur les caractères propres de l’industrie extractive. Ce qui la différencie, par exemple, de l’agriculture, c’est, avant tout, qu’elle épuise progressivement les gisements dont elle entreprend l’exploitation. L’agriculture, elle, n’épuise le sol que lorsque les produits qu’elle obtient ne sont pas consommés sur place ; et dans ce cas, on peut remédier à cet épuisement en restituant à la terre, d’une manière ou de l’autre, les éléments minéraux qui lui ont été enlevés. L’agriculture en effet, quand elle fait venir des plantes ou qu’elle élève des bêles, enlève au sol certaines substances qui s’y trouvent ; mais ces substances n’ont de valeur pour elles qu’autant qu’elles se trouvent engagées dans de certaines combinai sons, qu’elles se présentent sous une forme qui les rend comestibles, qui les fait propres à tel ou tel usage : ce n’est pas de l’azote ou de la po tasse que l’agriculteur veut produire, c’est du blé ou de la luzerne. L’industrie extractive, au contraire, recherche pour elles-mêmes la houille, ou telles autres matières.

Épuisant les richesses naturelles qu’elle exploite, on s’est demandé si l’industrie extractive pourrait satisfaire indéfiniment aux besoins — d’ailleurs toujours croissants — qu’elle travaille à satisfaire. Les optimistes, sur ce point, se rassurent par la pensée que bien des gisements miniers restent à découvrir, et qu’en outre on pourra remplacer les produits des mines dans leurs usages, demander par exemple à la « houille blanche » les services que rend actuellement la « houille noire ». Mais ces considérations ne sont pas de nature à dissiper toutes les craintes : c’est un phénomène inquiétant, par exemple, que cette hausse considérable qui s’est produite, dans ces dernières années, sur certains métaux.

À un point de vue proprement économique, une des particularités notables de l’industrie extractive, c’est le caractère incertain des rendements qu’on en peut attendre. Toute entreprise comporte des aléas. Quand, ce-