Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/329

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à qui considère, par exemple, une énumération même très incomplète des catégories qu’on y peut distinguer ; elle ressort, tout aussi bien, d’un coup d’œil jeté sur les choses que nous possédons et que possèdent nos voisins, ou encore sur les occupations auxquelles se livre la population des villes et des régions dites industrielles. Il n’y a guère que certains aliments que nous consommions tels que la nature — aidée de notre travail — nous les fournit, ou après une préparation sommaire que chacun de nous peut leur faire subir dans sa maison. Quant aux biens matériels qui satisfont nos autres besoins, presque tous ils exigent, pour pouvoir être utilisés de nous, que des façons plus ou moins compliquées aient été données à ces matières premières dont ils sont faits. Et comme nous l’avons indiqué déjà, plus nos besoins se multiplient, s’étendent et se raffinent, plus nous nous éloignons de cet état primitif dans lequel il suffisait à l’homme de se nourrir et de se protéger contre les intempéries, plus l’industrie prend de développement, plus grande devient la place qu’elle tient dans l’ensemble de l’économie.

171. Les différentes sortes d’industries. — Une classification des sortes d’industries est extrêmement difficile à établir, parce que ces sortes sont, beaucoup plus encore que celles de la production agricole, nombreuses et diverses. On a pu proposer pour cette classification toute une série de principes, dont nous dirons seulement un certain nombre.

1o On peut classer les industries selon l’étendue du marché que chaque établissement peut prétendre fournir. Il y a des industries qui ne peuvent être que locales — parce que les produits sont trop périssables pour pouvoir être transportés, ou simplement parce que ces industries construisent des immeubles — ; et il y en a d’autres où un établissement peut travailler pour un marché très vaste.

2o Il y a des industries dont la marche est continue, d’autres qui ne travaillent que pendant une certaine période de l’année, pour lesquelles du moins il y a une saison où la production est ralentie. Les industries de la deuxième classe sont dites marcher par campagnes quand elles ont à élaborer des matières premières que l’on récolte ou que l’on se procure seulement à de certains moments — qu’on pense, par exemple, aux sucreries, aux fabriques de conserves de fruits, aux usines sardinières —. Elles sont dites saisonnières dans les autres cas. L’industrie de la confection est saisonnière parce que le besoin pour lequel elle travaille se manifeste à des moments déterminés de l’année, et que les producteurs ne voient aucun avantage à régulariser leur production, qu’ils augmenteraient au contraire par là la durée de leurs avances et se mettraient dans l’impossibilité de conformer leur production à la mode. L’industrie du bâtiment est saisonnière parce qu’on ne peut pas bâtir ou qu’on bâtit mal quand il fait trop froid. D’autres industries sont saisonnières parce qu’elles emploient, pour