Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/346

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netteté. Ce sont, en réalité, deux choses différentes. La meilleure preuve en est que ces deux sortes d’opérations, qui jadis étaient effectuées parles mêmes entrepreneurs, tendent de plus en plus à se dissocier économiquement:on ne voit plus que rarement, aujourd’hui, un commerçant trans porter lui-même les marchandises dont il fait le négoce. De plus, s’il est certain que le commerce, en général, ne va pas sans un déplacement de biens matériels, cependant il n’en est pas toujours ainsi ; car les opérations commerciales peuvent porter sur des biens point matériels, ou sur des biens matériels immobiliers. Et d’autre part il y a d’autres transport» que les transports de marchandises. Ceux-ci ont été l’objet d’une attention spéciale de la part des économistes : c’est que les économistes ont une tendance marquée, pour la plupart, à ne reconnaître comme biens que les- biens matériels ; c’est encore que l’industrie du transport n’a existé, pendant bien longtemps, que pour les marchandises, et que de nos jours encore le transport des marchandises est presque partout celui qui occupe le plus de travailleurs, qui cause les frais les plus élevés et procure le plus de recettes à ceux qui l’assurent. Mais on aurait tort de négliger les autres sortes de transports.

179. Classification des transports. — Il y a lieu de distinguer, en fait de transports :

1° le transport des biens matériels ; ceux-ci peuvent être des marchandises, en d’autres termes ils peuvent être envoyés par un vendeur à un acheteur ; et ils peuvent aussi ne pas être des marchandises ; ce sera le cas par exemple lorsqu’un individu enverra un cadeau à un autre individu, ou que, obligé de changer de résidence, il déménagera ses meubles ;

2° le transport des personnes ;

3° le transport des écrits et de la parole, c’est-à-dire de l’expression de la pensée — on dirait plus brièvement le transport de la pensée, si cette locution ne risquait pas d’être mal entendue — ; ce transport forme une catégorie distincte, même quand la communication delà pensée se fait par lettre, car si la lettre, étant un objet matériel, peut être regardée à la rigueur comme un bien matériel, il reste que c’est un bien matériel très différent des autres, et qu’elle n’a guère de prix pour qui la reçoit qu’en raison de la pensée dont elle contient l’expression.

On a dit que les transports servaient à satisfaire, tantôt des besoins complets par eux-mêmes — si l’on peut ainsi parler —, et tantôt des besoins accessoires. Comme exemple du premier cas, on cite le touriste qui


Kommunikationswesen, dans le Handbuch de Schönberg, 1re partie ; nous nous dispenserons par la suite d’y faire des renvois particuliers. Comme étude plus étendue, nous signalerons le livre VI du Cours d’économie politique de Colson (paru en 1907) — les renseignements statistiques sont rassemblés dans le chap. 2 — . Voir enfin Philippovich, Grundriss, 2e vol., 2e partie, 1-39.