Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/400

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Ce tableau ne doit être utilisé qu’avec beaucoup de prudence pour les comparaisons entre les différents pays : il faut tenir compte ici, en effet, de l’existence ou de la non-existence, à côté des caisses d’épargne, d’institutions similaires, du chiffre maximum des versements, qui varie d’un pays à l’autre, etc.

On peut distinguer plusieurs sortes de caisses d’épargne. Il y a d’abord les caisses locales ordinaires, fondées généralement par des philanthropes, d’autres fois par les municipalités, et qui partout sont soumises à une réglementation et à une surveillance administrative plus ou moins sévères. Beaucoup de pays ont créé en outre, à l’imitation de l’Angleterre quia donné l’exemple en 1861, une caisse d’épargne postale : celle caisse d’épargne postale recueille les économies même de ceux qui habitent les petites localités ; elle a surtout l’avantage d’être plus accessible aux déposants, et d’entraîner des frais d’administration moindres ; mais elle ne peut guère, d’autre part, que verser dans le grand mouvement des finances de l’État les fonds qui lui sont confiés. Mentionnons encore les caisses d’épargne scolaires, les caisses d’épargne patronales — celle-ci en régression —, et enfin certaines sociétés d’épargne en participation, qui se recrutent surtout par l’appât du gain, parce qu’elles emploient leurs fonds à acheté des valeurs à lots, ou qu’elles sont organisées dans la forme de la tontine.

En France, les caisses d’épargne privées, à la fin de 1905, étaient au nombre de 549, faisant, avec leurs succursales, etc., 2.199 établissements ; le nombre des livrets était de 7.853.838, et le solde dû aux déposants s’élevait à 3.473 millions ; la moyenne des livrets était de 441, 95 francs. La caisse nationale d’épargne, à la fin de 1904, avait 4.345.446 comptes ou verts, et devait aux déposants 1.187 millions, soit 273 francs en moyenne à chaque déposant[1].

En Allemagne, où il n’existe pas de caisse d’épargne nationale, il y avait, à la fin de 1904, 2.821 caisses d’épargne, avec 6.033 succursales, 17.294.217 comptes, et un total de sommes déposées de 11.896.356 marks[2]. Dans le Royaume-Uni, en 1899, il y avait 8 millions de livrets à la caisse d’épargne postale, 1, 6 seulement aux caisses d’épargne privées ; les sommes versées s’élevaient respectivement à 130, 1 et à 51, 4 millions de livres. En Italie, la caisse d’épargne de Milan avait, en 1900, 597 millions de dépôts, alors que celle de Paris en avait seulement 135.

    se rapportent pour la plupart aux années 1903 et 1904, au t. II du Wörterbuch der Volkswirtschaft, art. Sparkassen, par Evert.

  1. D’après Raffalovich, Le marché financier, 1905-1906, pp. 169-170, et l’Annuaire statistique de 1905, p. 97’.
  2. Statistisches Jahrbuch, p. 232.