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4. Les substituts de la monnaie.

262. Divers substituts de la monnaie. — Les moyens d’échange dont nous nous sommes occupés jusqu’ici méritent, en raison de leur origine, de la destination en vue de laquelle ils sont créés, ou de tels autres caractères qu’ils présentent, de recevoir le nom de monnaies. Il nous reste à parler d’autres moyens d’échange, qu’on ne saurait proprement appeler des monnaies, mais où il convient de voir des substituts de la monnaie.

Comme substituts de la monnaie, on peut employer soit des titres de propriété, soit des titres de crédit.

Les titres de propriété, à la vérité, ne servent que par exception à effectuer des paiements. Et pour ce qui est des actions des sociétés, qu’on peut leur assimiler, elles ne joueront guère ce rôle que dans le règlement des comptes internationaux, règlement qui présente souvent des difficultés ; à l’intérieur d’un pays, sur une place, s’il n’est pas inconcevable qu’on s’acquitte avec des actions, cela cependant ne se verra pas souvent[1].

Pour autant que les titres de propriété et les actions des sociétés méritent d’être mentionnés ici, il convient d’y joindre les autres valeurs mobilières, telles que les rentes sur les États, les obligations des villes ou des compagnies privées, etc. Les rentes sont souvent perpétuelles ; le remboursement des obligations est toujours à longue échéance. Celui qui les achète, sauf exception, ne pense pas au remboursement, il les achète de la même manière qu’il achèterait une terre, en vue du rapport qu’elles lui donneront et de la plus-value qu’elles peuvent acquérir. Et si elles effectuent des paiements, ceux qui les recevront les assimileront, eux aussi, à des titres de propriété véritables. Mais, elles aussi, elles ne serviront que rarement comme moyens de paiement.

Passons à ces titres de crédit dont le caractère essentiel est parfaitement apparent. C’est parmi eux que nous trouverons les principaux substituts de la monnaie. Nous laissons de côté, bien entendu, le billet de banque, lequel mérite, comme nous l’avons vu, d’être tenu pour une monnaie véri-

    sur la circulation des différents pays chez Dolléans, La monnaie et les prix, 2e partie, chap. 1, A, i (dans les Questions monétaires contemporaines, Paris, Larose). Pour la France, voir encore Arnauné, La monnaie, 2e partie, chap. 3, § 2, i.

  1. Ce qui arrivera, c’est que des actions mises en dépôt dans une banque permettent à celui qui les possède d’obtenir de la banque un certain crédit, lui donnent la possibilité de tirer des chèques, etc.