Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/623

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les villages de moins de 2.000 habitants. Si l’on tient compte, d’une part, des variations de la monnaie, d’autre part, de l’amélioration des logements, qui sont aujourd’hui mieux construits et plus confortables que jadis, on se convaincra que la rente des terrains bâtis, dans l’ensemble de ces villes de province et de ces villages français, ne s’est pas beaucoup accrue, si même elle s’est accrue, pendant les derniers siècles, et qu’en bien des en droits elle doit être moindre aujourd’hui que ce qu’elle a été.

359. La rente minière. — Comme la rente agricole, comme la rente urbaine, la rente minière a ses particularités. La plus notable est que cette renie, à la différence des deux précédentes, ne saurait être que temporaire. La rente d’une mine résulte, d’une part de sa richesse, d’autre part des frais qu’exige son exploitation — indiquons en passant que ces frais dé pendent, entre autres choses, de la situation de la mine — . Mais ce qui fait la richesse d’une mine, c’est la quantité de minerai qu’elle contient ; et cette quantité est toujours limitée. L’exploitation d’une mine, à la longue, doit avoir forcément pour effet d’épuiser celle-ci.

Puisqu’une mine n’a jamais qu’une quantité limitée de minerai à donner, on peut se demander pourquoi l’exploitation des mines dure pendant des périodes qui souvent arrivent à être considérables. L’explication de ce fait se trouve parfois, au moins en partie, dans l’intérêt que les propriétaires des mines, étant pourvus d’un monopole ou d’un quasi-mono pole soit par rapport au marché mondial, soit par rapport à un marché local, trouvent à modérer leur production, afin d’obtenir des prix plus élevés. Telle société minière, qui produit à elle seule une grande part des diamants que la consommation absorbe chaque année, en produirait davantage encore, comme nous l’avons dit déjà, et épuiserait plus vite ses claims, si elle ne craignait d’abaisser par là les prix -r- ou de les empêcher de monter — et de réduire ses bénéfices. Mais à l’ordinaire, ce sont des raisons différentes qui règlent la marche de l’exploitation : on ne pousse pas la production annuelle au delà d’un certain chiffre parce qu’il serait impossible de le faire — tel filon, par exemple, ne deviendra accessible qu’après qu’on aura épuisé certains autres filons -, ou plutôt parce qu’on ne pourrait le faire que moyennant une augmentation excessive des frais.

De ce que nous avons dit touchant le caractère temporaire et la limita- lion quantitative de la rente minière, il résulte que le problème qui se pose devant le propriétaire d’une mine, quand il s’agit pour lui d’organiser l’exploitation de celle-ci de manière à porter sa rente au maximum, est différent du problème qui se pose quand il s’agit de porter à leur maximum une rente agricole ou une rente urbaine. L’agriculteur a à choisir

Voir Einaudi. La rendita mineraria, dans la Biblioteca dell’ economista, A" série, vol. IV, t. I.