Page:Landry, Principes de morale rationnelle, 1906.djvu/9

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rés, qu’il s’agit de combiner en un certain mode. Ici les données ne sauraient avoir d’existence indépendamment les unes des autres, ni par conséquent de sens et d’intelligibilité. Dans ces conditions, on est contraint souvent de poser d’une manière hypothétique telle donnée, telle proposition nécessaires pour la construction de la doctrine, qui n’apparaîtront comme réelles que lorsque d’autres données, d’autres propositions auront été introduites. Il faudra, encore, esquisser des démonstrations pour y revenir ensuite, pour les renforcer et les parfaire après que l’on aura pris une vue plus complète de la question. Et l’on conçoit sans peine que, forcés d’examiner tour à tour les aspects cependant solidaires du problème, il nous sera loisible de commencer cet examen soit d’un côté, soit de l’autre.

Dans un tel embarras, le philosophe ne peut que s’efforcer de suivre une marche qui paraisse à la fois progressive et naturelle au lecteur. Il évitera dans la mesure du possible de postuler des réponses pour des questions non encore débattues ; et il tâchera de donner au lecteur l’impression que les questions examinées doivent être abordées dans l’ordre même qu’il a adopté.

Avant de terminer cette préface, il me reste à dire que la doctrine morale proposée dans ce livre