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CHAPITRE III

Le Système de la nature.


Les organes du mouvement littéraire en France, leurs relations avec le matérialisme. — Cabanis et la physiologie matérialiste. — Le Système de la nature ; son caractère général ; — l’auteur est le baron d’Holbach. — Autres écrits de d’Holbach. — Sa morale. — Sommaire de l’ouvrage ; la partie anthropologique et les principes généraux de l’étude de la nature. — La nécessité dans le monde moral ; rapports avec la Révolution française. — « L’ordre et le désordre ne sont pas dans la nature » ; polémique de Voltaire contre cette thèse. — Conséquences tirées du matérialisme en vertu de l’association des idées. — Conséquences pour la théorie esthétique. — L’idée du beau chez Diderot. — Loi des idées morales et esthétiques. — Lutte de d’Holbach contre l’âme immatérielle. — Assertion relative à Berkeley. — Essai pour fonder la morale sur la physiologie. — Passages politiques. — Deuxième partie de l’ouvrage ; lutte contre l’idée de Dieu. — Religion et morale. — Possibilité générale de l’athéisme. — Conclusion de l’ouvrage.


S’il entrait dans notre plan de suivre en détail les formes multiples qu’a reçues la conception matérialiste de l’univers, d’apprécier la logique plus ou moins serrée des penseurs et des écrivains, qui tantôt ne rendent hommage au matérialisme qu’incidemment, tantôt s’en rapprochent de plus en plus par un lent développement, tantôt enfin se montrent nettement matérialistes, mais pour ainsi dire contre leur volonté, aucune époque ne nous fournirait plus de matériaux que la deuxième moitié du XVIIIe siècle ; aucun pays ne prendrait, dans notre tableau, une place plus large que la France. Nous rencontrons d’abord Diderot, cet homme plein