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le quantum en est fixé par la loi, et tous les commissaires du monde n’y pourraient rien changer. Quant à l’item de la police, on pourrait presque dire aussi que le montant en est fixé par la loi, puisque celle-ci décide qu’elle se composera d’au moins 62 hommes. D’ailleurs, on sait que le conseil n’a aucun contrôle sur cette partie de l’administration. Les items dont le conseil peut diminuer le montant sont, comme on peut le voir, infiniment inférieurs aux items correspondants des dépenses de Montréal, et je ne crois pas qu’il y ait un ennemi assez acharné de nos institutions municipales pour soutenir que $12,000 pour notre organisation contre les incendies est une somme exagérée, et que des commissaires la pourraient réduire.

Voilà donc, sur un revenu d’environ $300,000, une somme de $250,985.94 qu’aucune administration ne peut se dispenser de prendre. Il ne lui reste donc, pour doter tous les autres services municipaux, et faire des améliorations, que $50,000. Or, ces services municipaux comprennent l’entretien, le nettoyage et l’arrosage des rues et places publiques, l’entretien de l’aqueduc et des égouts, le ramonage des cheminées, l’entretien et la surveillance des marchés et édifices publics, les dépenses judiciaires, les frais d’impression et d’annonces, la garde et l’entretien du quai du Palais, les salaires de tous les employés de la Corporation. On comprend donc combien doit être minime, la somme consacrée à chacun de ces services. Ainsi, pour l’entretien des rues, le conseil ne dispose, cette année, que de $12,000 et pour celui de l’aqueduc et des égouts que de $9,482.00. Comment veut-on qu’avec $12,000, on entretienne toutes nos rues en bon ordre, qu’on les balaie, qu’on les arrose, et que, de plus, on les améliore, en les pavant ou les macadamisant ? Comment veut-on qu’avec $9,000, on entretienne l’aqueduc et les égouts, et qu’on fasse des travaux pour les faire pénétrer dans les parties de la ville qui en sont privées ?

À Montréal, au contraire, après avoir déduit toutes les dépenses inévitables, après avoir payé une police deux fois plus nombreuse que la nôtre,