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VERS UNE EDUCATION NOUVELLE


Dès 1904, comme nous l'avons vu, Paul Langevin voulait rénover les méthodes de l'enseignement, en éliminer le dogmatisme pour y faire pénétrer la vie. Ces idées qui étaient alors soutenues, — et surtout appliquées par bien peu de pédagogues, — prirent, après la guerre de 1914, une force beaucoup plus considérable. La brutalité avec laquelle se posaient les problèmes économiques et, par suite, le problème de la préparation de la jeunesse au travail, le développe-ment des idées progressistes, les expériences hardies des éducateurs soviétiques, obligeaient les esprits les plus routiniers à repenser toutes les questions scolaires. Le rôle de Paul Langevin dans ce mouvement fut considérable nationalement et internationalement. préside (et l'on sait que ses présidences ne furent jamais honorifiques, mais toujours effectives) la Société française de Pédagogie, les Compagnons de l'Université Nouvelle (groupement d'enseignants progressistes fondé en 1925) et le groupe français de la Ligue internationale pour l'Éducation nouvelle (créée à Calais en 1921). La valeur éducative de l'histoire des sciences ou celle de l'enseignement de la physique sont d'abord les thèmes essentiels des conférences pédagogiques qu'il fait à cette époque. Mais il déborde vite ce cadre restreint et, après avoir passé quelques mois en Chine et y avoir étudié les problèmes culturels, il aborde au Congrès de Nice de la Ligue internationale pour l'Éducation nouvelle, devant les délégués de plus de 50 pays, le problème fondamental de la culture générale de l'homme en harmonie avec la société.