Page:Langevin - La Pensée et l'action, 1950.djvu/292

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qu'elle propose. C'est aux peuples eux-mêmes qu'il entend faire appel pour éviter de nouvelles catastrophes : "J'ai encore, pour ma part, assez de confiance dans le bon sens et dans la volonté de vivre des hommes, pour les croire capables de réagir devant la vision stimulante des faits", écrit-il, à ce propos, au président Édouard Herriot dans une réponse à une lettre où celui-ci protestait contre les critiques avait faites au sujet de la Conférence de Genève. En cette même année 1932 s'était réuni à Amsterdam, sous l'égide de Romain Rolland et d' Henri Barbusse, un premier Congrès international contre le fascisme et la guerre. Après la prise du pouvoir par Hitler, un deuxième rassemblement, groupant des milliers de délégués de tous les pays, se tint en 1933 à Pleyel et y décida la création d'un Comité mondial permanent. Le mouvement d'Amsterdam-Pleyel était né. En face de la catastrophe imminente, Paul Langevin, qui sentait de plus en plus profondément la nécessité de remplacer les protestations isolées par des actions de masses unissant tous les hommes de bonne volonté, accepta de devenir président du Comité mondial aux côtés d'Henri Barbusse et de Romain Rolland. Il s'acquitta de ses fonctions avec un dévouement sans bornes, trouvant toujours le temps malgré toutes ses occupations de multiplier les démarches à Genève ou auprès des gouvernements intéressés. Mais l'action de Paul Langevin, dans cette période tendue qui va de 1932 à 1939, ne se limite pas à cette présidence. Il fut l'un des animateurs de la campagne en faveur de Georgi Dimitrov, l'un des membres les plus actifs du Comité Thaelmann, l'un des animateurs aussi de ce Front Populaire, où se réalisait enfin, malgré les défauts qui finirent par ruiner l'oeuvre, cette large union des forces prolétariennes et des autres forces laborieuses qu'il avait toujours souhaitée. Il joua un rôle extrêmement actif aux séances du Comité de Vigilance des Intellectuels dont il était l'un des présidents, et lorsque Munich vint y amener une tragique division, il y mena le combat contre ceux qui, comme