Page:Langevin - La Pensée et l'action, 1950.djvu/309

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Lefébure de Fourcy écrit : « Il y avait alors auprès du Comité de Salut Public une espèce de Congrès de savants où la plupart des sciences exactes et naturelles se trouvaient dignement représentées. C'est de là que partaient, à la voix du Comité souverain, ces instructions lumineuses, ces inventions soudaines, ces expédients ingénieux et rapides qui, dégageant les procédés des arts des mille ornières de la routine, élevaient tout à coup leur produit au niveau des immenses besoins de la Révolution. » C'est ainsi que furent résolus les difficiles problèmes de la production intensive du salpêtre, de la soude, de l'acier. Dans leur défense devant le tribunal qui les jugeait après le 9 Thermidor, Bertrand Barère, Jean-Marie Collot d'Herbois et Jacques-Nicolas Billaud-Varenne, membres du Comité de Salut Public, disaient : « Nous avions besoin d'acier; nous l'avions demandé à la fabrication, ce sont les savants qui nous le donnèrent. » L'envoi, pour la première fois clans l'Histoire, d'une mission de savants aux armées, appartient au Comité de Salut Public; Bonaparte n'a fait qu'imiter cet exemple au moment de l'expédition d'Egypte. La commission temporaire des poids et me-sures, créée le 11 septembre 1793 avec mission de réaliser les nouvelles unités du mètre et du kilogramme, comprenait Gaspard Monge, Jean-Charles de Borda, Joseph-Louis Lagrange, Pierre-Simon de Laplace, Jean-Baptiste Delambre, Pierre Méchain, Charles-Augustin Coulomb, l'abbé René-Just Haüy, Alexandre-Théophile Vandermonde, Claude Berthollet, Antoine Lavoisier, qui tous ont laissé une trace profonde dans la science.