Page:Langevin - La Pensée et l'action, 1950.djvu/322

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Le 22 septembre 1944, Paul Langevin franchissait à nouveau la frontière près d'Annemasse pour rentrer flans la France libérée. Les héroïques F.T.P. de. Haute-Savoie lui firent à Annecy une émouvante réception. Deux sections de maquisards lui présentèrent les armes tandis qu'on lui remettait une carte de membre d'honneur des F.T.P. Malgré sa fatigue, le grand savant passa une bonne partie de cette nuit dans la patrie retrouvée à se documenter sur la situation militaire et politique de la France. Il n'oubliait pas non plus le travail idéologique qu'il avait entrepris dans la Pensée au côté de Georges Cogniot et dont la guerre avait brutalement interrompu le développement :

"..., Langevin nous entretenait maintenant, écrit un témoin de ces premiers contacts avec la France[1], de son oeuvre la plus chère: la Pensée. Nous fûmes invités à délibérer longuement sur le sujet suivant : Comment retrouver ceux qui, les premiers, avaient soutenu la revue? Cette question préoccupait beaucoup le savant. Maintes fois il nous demanda conseil."

Deux jours plus tard, c'est à la France tout entière qu'il s'adressa, par l'intermédiaire de la radio de Lyon, traçant avec une extraordinaire fermeté de vue politique, un programme de relèvement pour notre pays :


DECLARATION FAITE A LA RADIO DE LYON

(24 septembre 1944)


"Les deux jours écoulés depuis mon retour dans notre France meurtrie, mais libérée, laisseront

  1. P. L. (ex-Laffont). Le retour de Paul Langevin en France, la Pensée, n° 12 (mai-juin 1947), p. 78.