Page:Langevin - La Pensée et l'action, 1950.djvu/326

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spirituelle par une organisation de l’enseignement qui permette à chacun le complet développement de ses aptitudes pour le plus grand profit de la collectivité et ceci sous une forme qui maintienne et assure l’union de tous au profit de chacun.

Je quitte aujourd’hui Lyon pour aller à Paris où je porterai l’impression très profonde que j’ai reçue hier de sentir la volonté lyonnaise pour l’union de tous dans un vaste Front National.


L’ADHÉSION AU PARTI COMMUNISTE


Bien que sa santé ait durement souffert pendant ces années d’épreuve, Langevin ne songe pas au repos. Il sent, au contraire, et plus fortement peut-être qu’il ne l’a jamais senti dans son existence, que la lutte pour un monde meilleur demande des sacrifices toujours plus grands. S’il a pu croire dans sa jeunesse que la protestation de quelques intellectuels isolés pouvait à elle seule faire reculer les forces du mal, il sait désormais — et par quelles douloureuses expériences que le penseur est bien peu de choses sans l’appui d’un peuple organisé pour l’action. Il veut s’unir davantage encore à ceux qui se battent pour conquérir l’avenir. Déjà, à la fin de la réception d’Annecy, comme l’un de ceux qui prenaient congé de lui, multipliait à son égard les formules de respect, Langevin lui avait répliqué « avec douceur » [1] :


Pourquoi ne m’appelez-vous pas tout simplement : « Camarade » ? C’est mon plus beau titre… et ne l’ai-je pas mérité ?


  1. Loc. cit., p. 78.