Page:Langevin - La Pensée et l'action, 1950.djvu/345

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et d'une solidarité croissantes entre individus dont chacun a le double devoir de développer sa personnalité et de la mettre au service de l'être collectif, le plus libre est celui qui met le mieux en valeur ses possibilités, qui se développe dans le sens le plus conforme à sa nature et à ses aptitudes, et cela n'est possible qu'au prix d'une solidarité, d'une entraide croissante au sein d'un groupe de plus en plus vaste et de plus en plus différencié. La liberté s'accroit donc pour chacun lorsque l'union devient plus grande entre nous, à tous les degrés de l'organisation humaine, depuis l'individu jusqu'à la nation. Solidarité dans la diversité, ni égoïsme, ni conformisme, voilà une des formules de la vraie liberté. Autre formule essentielle : pas de liberté dans le désordre et dans l'ignorance. L'individu le plus libre n'est-il pas celui qui sait le mieux prévoir les conséquences de ses actes, qui a le plus clairement conscience des lois naturelles et humaines ? Celui qui, pour affirmer sa liberté, se mettrait en opposition avec ces lois, s'exposerait ou exposerait les autres à d'inutiles souffrances qui le rappelleraient bientôt à l'ordre. A ce point de vue, les lois humaines ont pour but essentiel de mettre les hommes en garde contre les conséquences de leurs actes, de les obliger à réfléchir avant d'agir. Elles doivent être, et sont effectivement, d'autant plus strictes, d'autant plus dures, que l'ignorance générale est plus grande. La science est donc facteur essentiel de libération parce qu'elle permet de