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LA MORT
LE DERNIER HOMMAGE
DU PEUPLE DE PARIS


Le 19 décembre 1946, à 4 h. 30 du matin, Paul Langevin s’éteignait doucement dans son appartement de l’École de Physique et Chimie, après une courte et douloureuse maladie dont son cœur fatigué ne put supporter les souffrances.

Le peuple de Paris lui rendit, le surlendemain un dernier hommage en assistant en foule aux obsèques nationales que le Parlement unanime venait de voter. Répondant à l’appel du Parti Communiste, de la C. G. T. et de toutes les organisations progressistes, des dizaines de milliers d’ouvriers et d’intellectuels, accompagnèrent, malgré le froid très vif, son cortège funèbre du Collège de France au Père-Lachaise. Fraternellement unis dans la douleur, ils pleuraient le savant génial et le courageux camarade de combat dont la disparition laissait un vide immense dans le cœur de tous les hommes épris de bonté et de justice.

Quelques mois plus tard, le Parlement, une nouvelle fois unanime décidait que les cendres de Paul Langevin reposeraient au Panthéon au milieu des plus grandes gloires de la nation.

« Il est des êtres rares, faits de lumière et de bonté, devait écrire Frédéric Joliot-Curie, à l’occasion du transfert des cendres de Langevin[1], qui à travers la vie laissent sur leur passage les marques indélébiles de leurs grandes vertus.

  1. Article paru dans les Lettres Françaises du 18 novembre 1948. Le transfert des cendres de Paul Langevin au Panthéon avait eu lieu la veille.