Page:Langevin - La Pensée et l'action, 1950.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

manuscrite sur Mikhaïl Lomonossov, dans laquelle il examine la position du grand savant russe par rapport à Lavoisier et exprime le désir de rechercher son influence sur la pensée occidentale en général. On voit par la même esquisse à quelle hauteur il place Nikolaï Lobatchevski, Dmitri Mendeleiev et Elie Metchnikov, Ivan Pavlov et Abram Ioffé. Dans ses notes inédites, la primauté et le rôle dirigeant de la littérature russe dans la période contemporaine sont affirmés avec une netteté absolue ; Langevin connaissait particulièrement les œuvres du grand Léon Tolstoï.



La contribution éclatante que, comme dirigeant du Comité mondial contre la guerre et le fascisme, — dirigeant effectif, quotidiennement attaché au travail, — Paul Langevin devait apporter à la lutte pour la paix et la liberté à partir du Congrès d’Amsterdam, des années 1932-33, est suffisamment connue pour qu’on puisse se dispenser ici de la rappeler en détail. En cet homme qui n’admettait « ni qu’il y eût toujours des pauvres ni qu’il y eût toujours des guerres », qui ne voulait pas de « la conception statique et désespérante » de la guerre éternelle, la flamme d’Henri Barbusse continuait toujours à brûler.

Ce qu’il a fait pour le soutien de la République espagnole contre Hitler et Mussolini est un de ses plus beaux titres de gloire. La politique de connivence pratique avec le franquisme appliquée par Léon Blum provoquait en lui une indignation qui s’exprimait en censures rigoureuses.

Paul Langevin flétrit la complicité des gouvernements de Paris et de Londres avec les fascismes. Il dit dans son discours au congrès de Paix et Liberté :


Tout se passe comme si ces gouvernements étaient dominés par des forces qui, au mépris de nos intérêts nationaux les plus évidents, tendent à maintenir ou même à fortifier les dictatures.