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Paul Langevin a toujours insisté sur la responsabilité sociale de ceux qui ont « le privilège de vivre dans la haute et pure atmosphère de la recherche scientifique, de l’invention littéraire ou artistique ». Dans l’article à l’occasion du 1er mai intitulé L’union nécessaire, d’où ces expressions sont tirées et qui appelle à la solidarité entre manuels et intellectuels, on lit plus loin :


La fermeture de l’esprit sur lui-même, les tentations de la science pour la science et de l’art pour l’art représentent autant de dangers (…) par formation de castes ou de groupes enkystés chacun dans une carapace généralement artificielle et verbale,


retranchés de la communion avec les hommes, qui est « source de toute inspiration véritable ». Langevin pensait comme Gorki qu’un intellectuel est d’autant plus grand et produit d’autant plus qu’il puise davantage aux sources fraîches de la création ou de l’inspiration populaires. Dans ses nombreux messages aux étudiants, il recommandait toujours, avec le goût du « travail en profondeur ce sentiment du devoir social. Rien de plus opposé à sa pensée et à sa pratique que l’orgueil et la prétention intellectuels, l’esprit de chapelle et de salon, le formalisme creux qui tournent le dos au peuple, au mouvement ouvrier.

Membre du mouvement ouvrier, que guidait le Parti Communiste Français, Paul Langevin se trouva tout naturellement aux premiers rangs du combat contre les fossoyeurs de la Patrie pendant la drôle de guerre, puis contre l’envahisseur. Il avait déjà rendu vingt-cinq ans plus tôt les plus grands services à son pays par ses recherches sur les ultra-sons, qui sont capitales pour la signalisation et la détection sous-marines, et s’inscrivent dignement à côté de ses plus illustres travaux