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Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/106

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de passer d’un atome à l’autre, indépendamment de ceux qui peuvent rester liés aux édifices atomiques. L’échange d’électrons libres entre deux conducteurs métalliques en contact ne se traduit par aucune modification de ceux-ci, par aucun changement de nature chimique, puisque ces électrons sont les mêmes dans tous les métaux, puisqu’ils n’ont pas d’individualité chimique. Dans les électrolytes, au contraire, généralement fluides, il existe des ions libres, atomes ou molécules électrisés mobiles : leur déplacement dans le milieu correspond à une circulation d’électricité accompagnée d’un transport de matière douée d’individualité chimique, d’où électrolyse. Il ne peut y avoir équilibre électrique dans un conducteur métallique ou électrolytique s’il n’y a pas en tout point du conducteur, compensation mutuelle entre les diverses actions qui tendent à produire un mouvement d’ensemble des centres électrisés, et ceci pour chaque espèce de centres libres. Si cet équilibre est réalisé, les particules possèdent uniquement un mouvement désordonné d’agitation thermique sans mouvement d’ensemble. Dans un conducteur homogène et en repos, la condition d’équilibre se réduit à l’absence de champ électrique en tout point intérieur : la surface seule dans ces conditions peut porter des charges, c’est à dire un excès ou un défaut d’électrons ou d’ions d’un signe par rapport à ceux de l’autre. Il est, d’ailleurs, facile de comprendre pourquoi le champ qui subsiste dans cette couche superficielle ne réussit pas, malgré sa tendance, à faire sortir du