Aller au contenu

Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

a donc pour raison profonde la vitesse finie de propagation des perturbations dans le milieu, le fait que la modification du sillage exigée par tout changement de vitesse de la particule se propage de proche en proche à partir de celle-ci, que l’inertie de la matière n’est pas un phénomène instantané. C’est la raison qui se trouve à la base de toutes les divergences que nous allons trouver entre la nouvelle mécanique et l’ancienne et qui les rend vraiment inconciliables ; c’est elle qui exige, comme nous le verrons à propos du principe de relativité, jusqu’au remaniement des notions primitives de l’espace et du temps. On voit combien lointaines et profondes apparaissent maintenant les conséquences de la révolution introduite par FARADAY lorsqu’il rejeta la notion d’action immédiate à distance et porta l’attention sur le rôle joué par le milieu. L’existence d’une vitesse finie de propagation dans ce milieu était implicitement contenue dans les conceptions de FARADAY limitées d’abord aux phénomènes électriques et magnétiques. MAXWELL dégagea cette conséquence et montra que la vitesse caractéristique était égale à celle de la lumière. Ainsi fut réalisée la conquête de l’optique par la théorie électromagnétique ; grâce à l’introduction du grain d’électricité par LORENTZ, cette conquête s’étend aujourd’hui à la Mécanique et pénètre, pour les modifier, jusqu’aux notions fondamentales de l’espace et du temps. La possibilité, indiquée pour la première fois par