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Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/29

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l’on peut tirer du point de vue auquel nous sommes arrivés maintenant : des centres électrisés dont l’existence est établie expérimentalement et dont nous connaissons la charge en valeur absolue, mobiles par rapport à un éther fixe défini par les équations de Hertz, sans que nous ayons eu besoin de recourir, pour en arriver là, à aucune considération dynamique.

Dans quelle mesure les propriétés connues de la matière peuvent-elles se déduit de ces deux notions d’électron et d’éther et que devons-nous admettre en dehors de celles-ci pour édifier une synthèse ? Nous allons voir rapidement, en précisant notre conception de l’électron, comment elle peut suffire pour représenter à la fois l’inertie de la matière, ses propriétés dynamiques et son pouvoir d’émettre et d’absorber les radiations électromagnétiques (que l’éther transmet).

La possibilité de concevoir l’inertie, la masse, non pas comme une notion fondamentale, mais comme une conséquence des lois de l’électromagnétisme est une conception qui a son origine dans un important Mémoire publié en 1881 par J. J. Thomson. Il y étudie, en s’appuyant sur l’existence du courant de déplacement de Maxwell, le champ électromagnétique qui accompagne une sphère électrisée en mouvement.

Ce mouvement implique changement du champ électrique en un point fixe par rapport au milieu, donc courant de déplacement et, par suite, production d’un champ magnétique conformément à l’idée de Maxwell. C’est encore la nécessité du courant