Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/338

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

avec la vitesse v quand leur orientation change. Au contraire, pour des observateurs liés à ces objets, la forme doit rester invariable puisque les règles dont ils pourraient se servir pour mesurer les dimensions étant liées au corps à mesurer devraient, pour les premiers observateurs, subir la même contraction. Il en résulte que la forme d’un solide devra être différente pour des observateurs qui lui sont liés et pour d’autres en mouvement par rapport à lui. Ceci est en contradiction avec la remarque faite plus haut à propos de l’espace ordinaire.

Le raisonnement que nous avons fait sur l’expérience optique en nous plaçant au point de vue d’observateurs qui voient passer la plate-forme, pourra être fait, naturellement, par des observateurs liés à celle-ci, s’ils se considèrent comme en mouvement avec la vitesse v par rapport au milieu qui transmet la lumière ou les actions électromagnétiques, et s’ils pensent tirer de l’expérience un moyen de mettre ce mouvement en évidence. C’est à ce point de vue qu’on s’est placé tout d’abord. Le résultat négatif d’une première expérience pouvait signifier qu’à ce moment particulier la Terre se trouvait, par hasard, immobile dans l’éther ; mais alors six mois plus tard, elle aurait dû se mouvoir par rapport au milieu à raison de 60 kilomètres par seconde et cependant à ce moment, l’expérience restait toujours négative. L’hypothèse de la contraction, destinée à expliquer ce résultat, fut faite d’abord sous cette forme qu’un corps en mouvement par rapport à l’éther se contracte,