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Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/365

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approximation. Il a donc paru beaucoup plus fécond, depuis une dizaine d’années, de chercher une interprétation électromagnétique de l’inertie plutôt qu’une explication mécanique des lois de l’électromagnétisme ; ces dernières ont un caractère de grande simplicité qui les qualifie pour servir de base à la physique et de principe d’explication. Bien que nous soyons encore loin de pouvoir même affirmer qu’une telle synthèse électromagnétique est possible, l’effort tenté pour la constituer et le changement de point de vue qu’il implique se sont déjà montrés très riches de conséquences et d’aperçus nouveaux, dont je voudrais signaler quelques-uns.

La première indication d’une possibilité d’expliquer l’inertie a été donnée en 1881 par J.-J. Thomson, vers sa vingtième année. Plein des idées de Maxwell, qu’on respirait à Cambridge, il comprit que le fait pour un corps d’être électrisé lui communique une inertie particulière d’origine électromagnétique. Cela résulte de la loi du courant de convection, de la propriété que possède un corps électrisé de créer un champ magnétique autour de lui, quand il est en mouvement. Nous pouvons actuellement considérer comme un fait expérimental cette propriété déduite par Maxwell des équations qu’il a établies et qui ont servi de base aux calculs de Thomson.

Les expériences de Rowland et de ses élèves ont vérifié en effet de manière qualitative et quantitative cette conséquence de la théorie : un corps électrisé, une sphère par exemple, de rayon a et de