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Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/408

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d’uranium, et les produits, hélium et plomb, de sa transformation, auraient des poids égaux, mais des inerties différentes : ils ne prendraient par conséquent pas la même accélération sous l’action de la pesanteur. Il devrait exister en un même lieu pour différentes substances, uranium, hélium, plomb, etc., des différences au moins égales au dix-millième dans les valeurs correspondantes de l’accélération de la pesanteur g, différences tout à fait accessibles aux mesures.

Or l’expérience montre que de telles différences n’existent pas, que la loi de la constance de g pour tous les corps en un même lieu se vérifie d’une manière extrêmement précise : il y a, en un lieu donné, proportionnalité exacte du poids à l’inertie.

La meilleure vérification de cette loi a été faite par M. Eotvös au moyen de la balance de torsion : son procédé revient en somme à vérifier que la direction de la verticale est exactement la même pour tous les corps. Cette direction est celle de la résultante du poids réel et de la force centrifuge due à la rotation de la Terre : cette dernière force étant proportionnelle à l’inertie, la résultante, c’est-à-dire la verticale observée, n’aurait pas exactement la même direction pour tous les corps, s’il n’y avait pour tous un rapport constant entre le poids et l’inertie. M. Eotvös affirme que cette constance est exacte au vingt-millionième au moins. Nous sommes loin d’écarts supérieurs au dix-millième.

Il nous faut conclure de là que, si l’énergie est inerte, elle est en même temps pesante en proportion, qu’une variation d’énergie interne s’accompagne en