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Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/410

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notablement avancée : cela demanderait des centaines d’années pour le radium et des millions de siècles pour l’uranium. Fort heureusement, une si longue attente n’est nullement nécessaire, et il suffirait, pour vérifier l’exactitude de nos prévisions, de mesurer des poids atomiques avec une précision supérieure au dix-millième et nullement impossible à atteindre.

Si, en effet, la masse et par conséquent le poids d’une même portion de matière se conservait exactement au cours des transformations radio-actives dont elle peut être le siège, il en résulterait des relations simples entre les poids atomiques des éléments successivement engendrés. Pour une transformation accompagnée seulement d’émission de rayons β et γ le poids atomique ne devrait pas changer, puisque le nouvel atome, pour devenir électriquement neutre, doit récupérer le ou les électrons négatifs, de masse toujours la même, qui ont été perdus par l’atome transformé. Dans le cas d’émission d’une particule α ou d’un atome d’hélium, le poids atomique diminuerait exactement du poids atomique de l’hélium. Les différences entre les poids atomiques de l’uranium ou du radium, et celui du plomb résultant de leur transformation devraient être exactement des multiples entiers simples du poids atomique de l’hélium. Si, au contraire, nos conclusions sont exactes, ces différences devront être plus grandes, de quantités proportionnelles aux énergies perdues pendant les transformations intermédiaires.

Étant donné l’ordre de grandeur de ces poids