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Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/440

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le disait il y a quinze jours M. L. Poincaré, la présentation est le plus souvent faite sous forme dogmatique, l’énoncé de la loi tombant on ne sait d’où, et le physicien prenant une attitude de simple vérification. Heureux encore lorsqu’il n’ajoute pas, vérification faite que la loi énoncée n’est pas rigoureuse, que le dogme nécessite une réparation contraire à son essence et qu’on est d’ail-leurs incapable de lui faire. Telle la loi de Mariotte que les expériences ont le tort de contredire et dont il ne reste dans l’esprit de l’élève qu’une description compliquée d’appareils, généralement de Regnault. A moins que le dogme ne soit, comme il convient, placé au-dessus de toute vérification, de toute enquête sur son extension possible, et donné, quand on ne le dissimule pas, sous forme métaphysique : les faits expérimentaux de l’invariabilité du poids avec l’état de combinaison ou la température sont travestis en principe de la conservation de la matière et considérés comme nécessaires ; le fait expérimental de l’équivalence des transformations est travesti en principe de la conservation de l’énergie ; d’où les inconvénients qu’implique la force expansive des mots mal définis et des expressions lapidaires mais imprécises. La plupart des élèves, trompés par l’identification hâtive de la masse mécanique et de la quantité de matière envisagée comme indestructible, ne considèrent-ils pas comme évidente a priori l’invariabilité de la masse et du poids avec la température, fait expérimental extrêmement remarquable,