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Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/448

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générale des Sciences, M. Ostwald dit : « L’Energétigue imagine des symboles, mais, à la différence de la science antérieure, elle apporte un soin scrupuleux à ce que ces symboles ne contiennent rien de plus, rien de moins que les faits à représenter. » Et encore « La théorie optique de l’avenir ne connaîtra dans l’espace que l’énergie dont la densité sera une fonction périodique du temps et des coordonnées, et cette fonction exprimera tout ce que nous savons sur les propriétés physiques de la lumière. » Ce rien de moins et ce tout paraîtront quelque peu excessifs à qui connaît la richesse et la complexité des phénomènes physiques. Dans un sens un peu différent, ces avatars variés de l’énergie sont à la base de ce que M. Duhem expose et défend avec tant d’habileté sous le nom de Physique de la qualité (P. Duhem, Revue générale des Sciences, 1903), se recommandant d’Aristote pour remplacer la grandeur mesurable par une qualité qu’il exprime cependant en nombres tout en lui refusant toute additivité. Que signifie dès lors l’addition des deux nombres repérant deux degrés différents d’une même qualité ? Il faut alors admettre avec M. Duhem que « lorsque au cours des déductions par lesquelles la, théorie se déroule on soumet à des opérations ou à des calculs les grandeurs sur lesquelles porte la théorie, on n’a pas à se demander si ces opérations, si ces calculs ont un sens physique ». De plus, dans ce système, le physicien se déclare satisfait lorsque des phénomènes complexes et nouveaux sont représentés