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anecdotes françaises

Les Français qui sont dans leurs tranchées voient arriver leurs camarades sous les balles. L’un a été atteint au pied. Un officier est mis au courant, et, avant même que les deux amis aient regagné nos lignes avec leur prisonnier, nos fantassins ont bondi, ont franchi les 60 mètres qui les séparent de l’ennemi, pénètrent en ouragan dans la tranchée et culbutent à la baïonnette les Boches éperdus.

En dix minutes la place est conquise.

— Et le briquet ? disent les soldats.

— On va le chercher.

On cherche bien et, sous le cadavre d’un ennemi, on le découvre. Aussitôt on l’essaie.

— Il marche ! crie tout le monde.

Et l’on ne sait pas si tous ceux qui sont là sont plus heureux d’avoir enlevé une petite position à l’ennemi ou d’avoir retrouvé le précieux instrument qui permet d’allumer aussitôt les pipes savoureuses.


Un descendant de Cambronne.

Le brillant coup de main grâce auquel nos troupes s’emparèrent de vive force de la maison du Passeur avait été soigneusement, minutieusement préparé jusque dans ses moindres détails. C’est cette préparation méticuleuse qui décida, pour une bonne part, du succès. À mesure que la guerre actuelle se rapproche davantage de la guerre de siège, il en sera de plus en plus ainsi.

Le terrain ayant été parfaitement reconnu, le sous-lieutenant Pellegrin, commandant du détachement de volontaires chargé de donner l’assaut, procéda lui-même à cette reconnaissance et il se fit aider par quelques-uns des sous-officiers qui s’étaient offerts pour l’accompagner. L’un de ces derniers, l’adjudant Boisseau, mérite une mention spéciale pour la crânerie toute française avec laquelle il s’acquitta de sa difficile mission.

Il partit à la nuit tombée, par une pluie battante,