Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/226

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auprès d’elle : c’est lui qui héritera du Cambrésis. Il jure de venger son oncle. Heluis de Ponthieu, l’amie de Raoul, vient à son tour pleurer sur le corps de celui qu’elle devait épouser. On enterre Raoul.

Plusieurs années s’écoulent. Gautier est devenu un jeune homme ; il pense à venger son oncle. Guerri l’arme chevalier et la guerre recommence. Un premier engagement a lieu sous Saint-Quentin. Gautier se mesure par deux fois avec Bernier, et à chaque fois le désarçonne. A son tour Bernier, qui a vainement offert un accord à son ennemi, vient assaillir Cambrai. Gautier lui propose de vider leur querelle par un combat singulier. Au jour fixé, les deux barons se rencontrent, chacun ayant avec soi un seul compagnon : Aliaume de Namur est celui de Bernier, et Gautier est accompagné de son grand-oncle Guerri. Le duel se prolonge jusqu’au moment où les deux combattants, couverts de blessures, sont hors d’état de tenir leurs armes. Mais un nouveau duel a lieu aussitôt entre Guerri et Aliaume. Ce dernier est blessé mortellement ; Gautier, un peu moins grièvement blessé que Bernier, l’assiste à ses derniers moments. Bernier, qui est cause de ce malheur, car c’est lui qui a excité Aliaume à se battre, accuse Guerri d’avoir frappé son adversaire en trahison. Fureur de Guerri qui se précipite sur Bernier et l’aurait tué si Gautier ne l’avait protégé. Bernier et Gautier retournent, l’un à Saint-Quentin, l’autre à Cambrai.

Peu après, à la Pentecôte, l’empereur mande ses barons à sa cour. Guerri et Gautier, Bernier et son père Ybert de Ribemont se trouvent réunis à la table du roi. Guerri frappe Bernier sans provocation. Aussitôt une mêlée générale s’engage, et c’est à grand’peine qu’on sépare les barons. Il est convenu que Gautier et Bernier se battront de nouveau. Ils se font de nombreuses blessures. Enfin, par ordre du roi, on les sépare, quand tous deux sont hors d’état de combattre. Le roi les fait soigner dans son palais, mais il a le tort de les mettre trop près l’un de l’autre, dans la même salle, où ils continuent à s’invectiver.

Cependant dame Aalais arrive aussi à la cour du roi son frère. Apercevant Bernier, elle entre en fureur, et saisissant un levier, elle l’eût assommé, si on ne l’en avait empêchée. Bernier sort