Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/301

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bleu ; gueule, rouge, de gül, la rose ; sinople, vert)[1]. Le lambrequin n’est autre chose que le kouffieh arabe, c’est-à-dire des draperies à franges, mises sous le casque pour préserver la nuque des caresses brûlantes du soleil. Dans la langue du blason, les pièces d’or s’appellent bezants. La croix héraldique est une croix byzantine. Les animaux héraldiques sont des animaux d’Orient.

Enfin, un objet qu’au premier abord on serait prêt à considérer comme chrétien par excellence, le chapelet, n’a été généralement connu et adopté par les chrétiens d’Occident qu’à la suite des Croisades. Il était d’un usage universel chez les ascètes et les dévots de l’Orient dès la fin du IXe siècle ; il leur était venu de l’Inde bouddhiste, qui avait eu besoin d’une machine pour défiler régulièrement les interminables prières de sa monotone liturgie. Les musulmans ont encore aujourd’hui des chapelets suspendus à leur ceinture, comme les religieux de l’Église catholique. Est-il rien de plus caractéristique des échanges internationaux qui s’opérèrent à la faveur des expéditions de terre sainte ?

D’après H. PRUTZ, Kulturgeschichte der Kreuzzüge, Berlin, 1883, in-8º.


V. — LA CONQUÊTE DE LA PRUSSE PAR LES CHEVALIERS TEUTONIQUES.


Jacques de Vitry rapporte « qu’un honnête et religieux Allemand, inspiré par la Providence, fit bâtir à Jérusalem, où il habitait avec sa femme, un hôpital pour ses compatriotes ». C’était

  1. Les yeux des hommes du Nord s’habituèrent en Orient à des couleurs nouvelles : lilas, carmin, pourpre de Tyr, couleurs laquées.