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manuscrits

leçon, et il m’a été d’autant plus précieux qu’il constitue à lui seul une famille.

4° et 5° Les deux manuscrits de la Bibliothèque nationale fr. 774 (anc. 71863, Colb. 1377) et 1449 (anc. 75354.4, Cangé 27) présentent les caractères extérieurs d’une parenté très rapprochée. Ils n’ont entre eux que de très rares variantes. L’orthographe, sauf quelques exceptions insignifiantes, l’écriture, la réglure du parchemin, la distance des lignes et leur nombre dans chaque page sont les mêmes dans les deux manuscrits. Les lettrines aussi sont semblables, excepté la première du poème, qui est plus belle et plus compliquée dans 1449 que dans 774. Tous deux ont une miniature représentant le couronnement de Louis, et dans tous deux l’encadrement de cette miniature, la pose du nouvel empereur et celle des autres personnages, leur vêtement, la forme de la couronne sont exactement pareils, si ce n’est que 1449 a huit personnages tandis que 774 n’en a que quatre, et encore que, par une interversion tellement constante qu’elle paraît calculée, ce qui est en bleu dans l’un est en rouge dans l’autre et réciproquement. Cependant je démontrerai plus loin qu’ils ne dérivent pas l’un de l’autre. Ils sont tous deux du xiiie siècle.

Le n° 774 est assez mutilé. M. Suchier a démontré dans la Romania (II, p. 335) que ce manuscrit est le « grand tome en vers françois » dont parle Catel dans son Histoire des comtes de Tolose et dans les Mémoires de l’histoire du Languedoc, et qu’il a trouvé « dans les archifs du monastère Saint Guillaume du Désert ». Il contient les Enfances Guil-