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BIBLIOGRAPHIES UNIVERSELLES.

15. — Les recueils qui ont été publiés en Europe et en Amérique, depuis trente ans, sous des titres tels que ceux-ci : The best reading, The student’s Library, The reader’s Handbook, The reader’s Guide, A Giude-book to books. Die besten Bücher aller Zeiten und Litteraturen, Reference-, Finding-, Reading-, ou Check-lists, Pathfinders, Best books, etc., sont véritablement innombrables. Ils sont, pour la plupart, dépourvus de toute valeur scientifique[1]. — Il n’en est qu’un qui mérite d’être mentionné à part. Sous ce titre : « The best books, a readers Guide to the choice of the best avaitable books in every department of science, art and literature. A contribution towards systematic Bibliography », un éditeur anglais, M. W. Swan Sonnenschein, a publié, à Londres, en 1891, un répertoire méthodique de 50 000 best books environ, et, en 1895, un répertoire analogue, d’égale dimension, des « meilleurs livres » parus, dans tous les genres, au cours des dernières années. Cette publication, faite avec diligence, est déparée par trop d’erreurs matérielles[2], mais si elle devient périodique (quinquennale), ce sera

  1. Beaucoup de bibliothécaires américains considèrent comme un de leurs devoirs essentiels de « guider » les lectures du public. En 1895, le « Bureau of Education » des États-Unis a publié officiellement le Catalogue de 5 000 best books exposés à Chicago par l’American Library Association « for a popular Library ». — Voy. les nombreux articles publiés dans les revues The Library et The Library Journal (cf. A. Græsel, Manuel de Bibliothéconomie, p. 572) sur le choix des standard books, le référence work dans les écoles, etc. ; et notamment J. D. Brown, A plea for select lists of books on important subjects, dans The Library, nov. 1895. Les sentiments qui animent les auteurs de Reader’s Guides sont l’instinct de propagande (si répandu, sous toutes les formes, dans les pays anglo-saxons) et une compassion fraternelle pour cette immense fraction du public qui lit absolument au hasard. On a raillé, en Amérique même, les excès de zèle qui se produisent sous l’influence de ces sentiments si respectables (The Library Journal, nov. 1899, p. 607 ; cf. ibid., 1900, p. 61.) — Sur les premiers essais d’organisation du Home Reading en Russie, voy. Notice sur la Commission de lectures systématiques à Moscou (Moscou, 1899, in-8 — Cf. La Grande Revue, oct. 1900, p. 45 et suiv.
  2. Cf. The Nation, 7 nov. 1895, p. 331 et suiv. — Il est inévitable que l’auteur des Best books soit mieux renseigné sur les livres anglais et américains que sur les autres ; mais il ne l’est vraiment pas assez sur les livres étrangers. — Il sera question plus loin (chapitre ii) des publications analogues qui ne prétendent fournir la liste que des « meilleurs livres » de telle ou telle littérature nationale.