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[Lect. VII.]
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RIG-VÉDA. — SECTION PREMIÈRE.

routs, Mitra et Varouna, les Aswins. Qu’ils viennent boire notre soma, et qu’ils nous donnent la richesse, la piété, la victoire !

5. Que Ribhou, par la force, nous prémunisse contre le danger ; que Vâdja le victorieux nous sauve ! Qu’ils nous protégent également, Mitra, Varouna, Aditi, la Mer, la Terre et le Ciel !


HYMNE XVIII.

Aux Aswins, par Coutsa.

(Mètres : Djagatî et Trichtoubh.)

1. Je chante en premier lieu le Ciel et la Terre[1], et Agni, resplendissant d’un si bel éclat au moment du sacrifice. La puissance avec laquelle vous faites dans le danger triompher un parti, montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous !

2. Pour obtenir vos faveurs, des (serviteurs) dévoués, les mains chargées d’offrandes, s’approchent de votre char, et semblent vouloir entendre votre parole. La puissance avec laquelle vous accueillez la prière au moment du sacrifice, montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous !

3. Par la force de la divine ambroisie, vous exercez sur ce peuple un généreux empire. Nobles protecteurs, la puissance avec laquelle vous avez su donner du lait à une vache stérile[2], montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous !

4. La puissance avec laquelle se distingue entre les êtres rapides et légers celui qui a deux mères[3], et qui, glorieux de la majesté de son fils, parcourt (le monde) ; avec laquelle un sage[4] a été doué d’une triple science, montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous !

5. La puissance avec laquelle vous avez ramené à la lumière du jour et Rébha et Bandana[5] enfermés dans les ténèbres d’un puits ; avec laquelle vous avez sauvé Canwa,[6] qui demandait la guérison de ses maux, montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous !

6. La puissance avec laquelle vous avez protégé Antaca[7] blessé et plongé dans un gouffre, Bhoudjyou[8], Carcandhou et Vayya[9], montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous !

7. La puissance avec laquelle vous avez rendu Soutchanti[10] riche et puissant ; avec laquelle vous avez apaisé en faveur d’Atri[11] le brillant et fortuné (Agni) ; avec laquelle vous avez sauvé Prisnigou et Pouroucoutsa[12], montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous !

8. (Dieux) bienfaisants, la puissance avec laquelle vous avez fait voir et marcher Parâvridj[13] aveugle et boiteux ; avec laquelle vous avez délivré un passereau dévoré[14], montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous !

9. La puissance avec laquelle vous avez rendu l’onde[15] aussi douce que le miel ; avec laquelle, (dieux) toujours jeunes, vous avez sauvé Vasichtha[16], conservé Coutsa[17], Sroutarya et Narya[18], montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous !

10. La puissance avec laquelle vous avez, dans la bataille qui procure mille trésors, soutenu la marche chancelante de l’opulente Vispalâ[19] ; avec laquelle vous avez protégé votre serviteur Vasa, fils d’Aswa[20], montrez-la encore, ô Aswins, et secourez-nous !

  1. C’est ici que le commentateur dit que le ciel et la terre sont une même chose que les Aswins.
  2. Miracle opéré en faveur de Samyou. Voy. page 63, col. 1, note 4.
  3. J’entends ce passage comme relatif à Agni, qui passe pour avoir deux mères (voy. p. 59, col. 1, note 2, et p. 99, col. 1, note 1), et dont le Soleil semble devoir être le fils. Le commentateur applique cette idée au dieu du vent, à Vâyou : Ce dieu, dit-il, mesure, parcourt deux mondes ; et il explique ainsi le mot dwimâtri. Il donne encore une autre solution de la difficulté qui résulte d’une double maternité. Les Vents sont fils de la Terre (Prisni) ; mais ils naissent aussi par la vertu du sacrifice, et par conséquent du feu sacré. De là provient cette singulière généalogie : Agni, feu du sacrifice, fait naître le Vent, et le Vent, à son tour, fait naître aussi le Feu par le moyen de son souffle.
  4. Ce sage est Cakchîvân. Voy. p. 50, col. 1, note 2.
  5. Noms de deux Richis jetés dans un puits par les Asouras.
  6. Voy. page 48, col. 2, note 1 ; et page 65, col. 2, note 2.
  7. Râdjarchi submergé par les Asouras.
  8. Bhoudjyou, fils de Tougra, sauvé d’un naufrage.
  9. Carcandhou et Vayya, noms de princes. La famille de Vayya est déjà nommée. Voy. p. 78, col. 2, note 3.
  10. Nom de prince.
  11. Voy. p. 73, col. 1, note 2.
  12. Noms de princes. Le dernier est déjà cité. Voy. p. 81, col. 2, note 1.
  13. Nom d’un Richi. Le commentateur intercale le nom de Ridjrâswa, et dit que celui-ci était aveugle, et Parâvridj, boiteux.
  14. Ce passereau est femelle, et il est dévoré par un loup, vrica. Yâsca (voy. page 105, col. 2, note 3, et page 106, col. 1, note 2) pense que ce loup, c’est la lune, et que le passereau, c’est le jour ou plutôt le crépuscule (pratidivasa) dévoré par cet astre, et délivré par les Aswins.
  15. Sindhou.
  16. Nom d’un Richi.
  17. Voy. p. 62, col. 2, note 2; p. 106. col. 1, note 3. Il est évident qu’il est ici question d’un Coutsa plus ancien que l’auteur de cet hymne.
  18. Noms de Richis. Narya a été nommé plus haut, p. 76, col. 1, note 3.
  19. Vispalâ, femme de Khéla, perdit un pied dans un combat. Par les prières d’Agastya, pourohita de son mari, elle en obtint un autre de fer.
  20. Deux noms de princes.