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[Lect. VIII.]
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RIG-VÉDA. — SECTION QUATRIÈME.

présents, ainsi que l’Aurore, il révèle à son serviteur les trésors (du monde).

9. Ô Agni, enfant de la Force, amène aujourd’hui les dieux à notre sacrifice. Que je sois toujours ton favori ; qu’avec ton secours je possède une mâle puissance.

10. Et vous, héros équitables[1] et sages, arrivez tous deux à ma prière ; (écoutez) mon invocation, et gardez-nous du mal dans le combat, comme vous avez délivré Atri des grandes ténèbres.

11. Ô dieux bienfaisants, nés au ciel et sur la terre, dans les eaux, enfants de la Vache (céleste)[2], soyez bons (pour nous), et donnez-nous une opulence illustre, abondante en aliments aussi bien qu’en guerriers.

12. Flattés de nos hommages, que Roudra, Saraswatî, Vichnou, Vâyou versent sur nous leurs bienfaits. Que Ribhoukchas, Vâdja, le divin Vidhâtri, Pardjanya et Vâta[3] nous accordent une nourriture abondante.

13. Que le divin Savitri, Bhaga, que l’enfant des Ondes[4] nous conserve et remplisse nos vœux. Que Twachtri avec les Dévas, que le Ciel avec les (dieux), la Terre avec les Mers, viennent, accompagnés des épouses (divines), partager la joie du sacrifice.

14. Qu’Ahirboudhnya, Adja, Écapât, la Terre, la Mer, que tous les Dieux agrandis par le sacrifice, invoqués, célébrés, chantés dans nos prières, loués par les poëtes, deviennent nos protecteurs.

15. C’est ainsi que les Bharadwâdjas, mes petits-fils, prodiguent les prières et les chants. Épouses (divines), et vous tous, (dieux) protecteurs, invincibles, adorables, recevez nos hommages.


HYMNE IV.
Aux Viswadévas, par Ridjiswan.
(Mètres : Trichtoubh, Ouchnih et Anouchtoubh.)

1. Le grand œil, adoré, invincible, de Mitra et de Varouna vient d’apparaître. La face pure et noble de Rita se lève et brille comme l’ornement du ciel.

2. Le Soleil, maître sage et clairvoyant, connaît l’instant des trois sacrifices, la naissance comme la disparition des Dieux ; il sait quelles sont les voies des mortels, leurs vertus et leurs fautes.

3. En votre nom, je chante les grands gardiens du sacrifice, Aditi, Mitra, Varouna, (dieux) nobles et généreux. J’invoque Aryaman, Bhaga, purs, opulents, invincibles dans leurs œuvres.

4. J’implore, avec toutes les cérémonies du sacrifice, Aditi, et les vaillants jeunes Adityas, indomptables vainqueurs, maîtres des mortels pieux, heureux fondateurs de nos fortunes, rois illustres et puissants, habitants du ciel.

5. Ciel notre père, Terre notre bonne mère, Agni notre frère, (dieux) protecteurs[5], soyez bons pour nous. Qu’Aditi et tous les Adityas, admis aux joies du sacrifice, deviennent pour nous un rempart assuré.

6. (Dieux) adorables, ne nous livrez pas au brigand[6] ni à sa femme : (ne nous abandonnez pas) au méchant. Vous dirigez vous-mêmes nos corps, nos forces, nos paroles.

7. Ne permettez pas que nous souffrions du péché d’autrui : (dieux) protecteurs, nous ne voulons rien faire qui puisse vous déplaire. Ô Viswadévas, vous êtes maîtres de tout. Que notre ennemi se nuise à lui-même.

8. L’adoration a sa force, et j’ai recours à l’adoration. Elle soutient la terre et le ciel. J’adore les Dieux ; l’adoration efface par sa vertu souveraine le péché que l’on commet. J’ai recours à l’adoration.

9. Je vous adore, dieux grands et vénérables, qui portez le sacrifice, qui possédez une force purifiante, qui siégez dans l’enceinte sacrée, (dieux) invincibles dont le regard se porte au loin.

10. (Dieux) aux belles formes, forts et justes, équitables envers les rois de la parole, Varouna, Mitra, Agni éloignent tous les maux.

11. Qu’Indra, Prithivî, Poûchan, Bhaga, Aditi, que (les pères des) cinq espèces d’êtres nous sauvent ici-bas. Que tous ces (dieux), heureux conducteurs, gardiens bienveillants, nous conservent et nous protégent de toute leur puissance.

12. Ô Dieux, le fils de Bharadwâdja est arrivé

  1. Ce distique s’adresse aux Aswins, surnommés Nâsatyas.
  2. Autrement Prisni, ou la Nue.
  3. Nom du Vent.
  4. C’est-à-dire Agni.
  5. Appelés Vasous. J’ai pensé que ce mot n’est qu’une épithète.
  6. Le texte porte le mot vrika, qui signifie loup. Le commentateur explique ce mot par sténa. Je croirais assez qu’il ne s’agit point ici d’un brigand mortel, mais du génie du mal, d’un dasyou malfaisant, dont la femme (Vrikâ) serait Nirriti.