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[Lect. V.]
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RIG-VÉDA. — SECTION CINQUIÈME.


HYMNE II.
À Mitra et Varouna, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Mitra et Varouna, le Soleil, qui est votre œil magnifique et divin, se lève en étendant (ses rayons). Il voit tous les mondes, et reconnaît parmi les mortels (la voix) de la Prière.

2. Ô Mitra et Varouna, un sage que recommandent sa vertu et ses longues études, vous adresse sa prière. (Ô Dieux) puissants, sa piété vous plaît, et vous semblez par vos œuvres récompenser ses libations[1].

3. Ô bienfaisants Mitra et Varouna, sur cette vaste terre, comme dans l’immensité du ciel, envoyez vos rayons aux plantes et aux hommes. Allez grandissant, et protégez-nous sans cesse.

4. Loue la splendeur de Mitra et de Varouna : leur grandeur énergique enchaîne le ciel et la terre. Que les mois s’écoulent pour les impies, et que leur race s’éteigne. Que les prières du sacrifice augmentent notre maison.

5. Ô (Dieux) généreux, ils sont insensés, ces (hommes) qui n’ont pour vous ni offrandes, ni sacrifice. L’impiété est suivie de sa peine. Vous n’ignorez point les mystères (des cœurs).

6. Et moi, par des adorations j’ai glorifié votre sacrifice. Pressé par des ennemis, je vous invoque, ô Mitra et Varouna. Que nos hymnes nouveaux, que nos cérémonies vous soient agréables.

7. Ô divins Mitra et Varouna, nous vous adressons cet hommage au milieu des sacrifices. Éloignez de nous tous les dangers. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE III.
À Mitra et Varouna, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Le Soleil développe ses rayons, et il (éclaire) les œuvres des enfants de Manou. Tout se remplit également de la lumière de (l’astre) qui est formé par l’œuvre (sainte), et honoré par les maîtres du sacrifice[2].

2. Ô Soleil, apparais devant nous, au milieu de nos chants, avec tes rapides coursiers. Dis à Mitra, Varouna, Aryaman, Agni, que nous sommes exempts de fautes.

3. Que Varouna, Mitra, Agni, bienfaisants et justes, nous distribuent leurs mille (présents). Que dans leur munificence ils égalent leurs dons à nos éloges. Que pour prix de nos louanges ils remplissent nos vœux.

4. Ô Ciel et Terre, (dieux) grands et irréprochables, conservez-nous ; (sauvez) les nobles (sacrificateurs) qui vous donnent la naissance. Que nous évitions la colère de Varouna, de Vâyou, de Mitra, le plus doux des héros.

5. Que vos bras s’étendent pour (protéger) notre vie. Répandez votre beurre (divin) sur nos étables. Ô Mitra et Varouna toujours jeunes, donnez-nous une race renommée. Écoutez mes invocations.

6. Que Mitra, Varouna, Aryaman, nous comblent de biens, nous et nos enfants. Que toutes les voies nous soient ouvertes et faciles. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE IV.
Au Soleil, par Vasichta.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Le Soleil se lève ; son regard embrasse tous les hommes. Il est pour les enfants de Manou une source commune de félicité. Œil divin de Mitra et de Varouna, il perce les ténèbres pareilles à une épaisse toison.

2. Le grand étendard de Soûrya se lève ; il flotte dans l’océan (de l’air), et vivifie tous les êtres. Le (dieu) fait avancer autour (du monde) sa roue, que traîne le cheval (immortel) attelé à son char.

3. Le divin Savitri se lève à la suite des Aurores. Il brille, chanté par les poëtes. Il est mon protecteur ; il est le foyer d’une chaleur utile à tous (les hommes).

4. Il se lève dans le ciel, cet (astre) d’or, ce (dieu) vainqueur et brillant, qui porte au loin ses regards et ses pas. Le Soleil donne la vie aux peuples, qui s’agitent et se mettent à l’œuvre.

5. Les (Dévas) immortels[3] ont ouvert la voie au Soleil, et aussitôt, tel que l’épervier, il s’élance et vole dans l’air. Au lever du Soleil, nous voulons, ô Mitra et Varouna, vous honorer par nos adorations et nos holocaustes.

  1. Je rends ainsi le mot Saradah, que le commentaire traduit par Samvatsarân.
  2. Le Soleil naît à la suite du sacrifice : il est comme le fils du sacrificateur.
  3. Amrita est une épithète donnée aux Dévas, aux prêtres, ou bien aux Rites personnifiés.