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[Lect. VII.]
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RIG-VÉDA. — SECTION SIXIÈME.

20. Ô Agni toujours jeune, si nous possédons encore quelques morceaux de bois, aie-les pour agréables.

21. Si par hasard quelque ver les dévore, si quelque fourmi s’y promène, que ce soit là tout ton ghrita.

22. Que le mortel, allumant les feux d’Agni, unisse son âme à la prière. J’allume les feux d’Agni avec mes dévots (compagnons).


HYMNE VI.
À Agni, aux Marouts, par Sobhari, fils de Canwa.
(Mètres : Vrihatî, Cacoubh, Anouchtoubh et Gâyatrî[1].)

1. Il a paru le (dieu) qui connaît toutes les voies, et en qui (les prêtres) accomplissent leurs œuvres. Nos chants invoquent cet Agni qui vient de naître, et qui est le bienfaiteur de l’Arya.

2. Agni, enfant de Divodâsa[2], s’élève jusqu’aux dieux avec majesté. Il se tient sur la Terre qui est sa mère[3] : il se place au sommet du ciel.

3. Les hommes tremblent devant ce terrible héros. Honorez par vos œuvres cet Agni, qui par mille présents récompense vos sacrifices.

4. Ô puissant Agni, le mortel qui est ton serviteur et que tu veux conduire à l’opulence obtient (de toi) un vaillant (fils), qui sait chanter (les dieux), et qui possède des richesses innombrables.

5. Ce (mortel) va conquérir avec son coursier la richesse qu’un (ennemi avait mise en sûreté) dans son fort : il obtient une gloire immortelle. Ô (Dieu) opulent, c’est en toi parmi les dieux que nous plaçons notre bonheur.

6. Agni distribue tous les biens ; c’est un sacrificateur qui fait la joie des nations. Nos louanges vont à lui en premier lieu, telles que des vases remplis d’un miel pur.

7. Les sacrificateurs pieux te chargent de leurs prières et de leurs présents comme un coursier attelé à un char. Illustre maître des peuples, accorde à mon fils et à mon petit-fils l’opulence des riches.

8. Ô chantres, célébrez le magnifique, le pieux, le grand, le brillant Agni.

9. Le riche et opulent Agni accorde une forte et glorieuse famille à celui qui l’invoque et qui allume ses feux. Que la bienveillance toujours nouvelle de ce (dieu) vienne à nous avec l’abondance.

10. Ô prêtre, chante le plus chéri des dieux, Agni notre hôte, l’habile conducteur des chars.

11. L’adorable (Agni) connaît tous les trésors cachés ; il les découvre pour nous et nous les présente. Quand, sensible à notre prière, il veut prouver sa force, il est aussi irrésistible que le torrent qui descend (de la colline).

12. Qu’il ne nous fasse point sentir sa colère, cet hôte puissant, cet Agni honoré par nos louanges, cet heureux sacrificateur entouré de nos hommages.

13. Ô Agni notre protecteur, qu’ils soient sauvés ceux qui t’adressent leurs hymnes et leur culte. Le prêtre, avec ses holocaustes et ses offrandes, te célèbre, et (te prie) d’être son messager (auprès des dieux).

14. Ô Agni, ami des Marouts, viens avec les Roudras pour boire le soma. Jouis des louanges que te donne Sobhari au milieu du sacrifice.


HYMNE VII.
À Soma, par Madhoutchhandas, fils de Viswamitra.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Ô Soma, répands ta douce et enivrante rosée. (Tu es) versé pour désaltérer Indra.

2. (Soma) donne la mort aux Rakchasas ; il voit tout. Qu’il vienne s’asseoir au foyer que remplit le bois, et que frappe (le rayon de fer[4] d’Agni).

3. Sois pour nous généreux et magnifique. Écrase Vritra, et donne-nous l’opulence des riches.

4. Viens, dans les sacrifices que t’offrent nos riches seigneurs, prendre les mets et les holocaustes qui augmentent ta force.

5. Chaque jour, ô Indou, nous venons devant toi avec cette pensée. Nous te bénissons.

6. La fille du Soleil[5], dans son filtre éternel, purifie la plante qui te produit.

  1. Ici finit le huitième mandala, et commence le neuvième. Je ne trouve pas les noms qui peuvent distinguer ces deux mandalas.
  2. L’épithète donnée par le texte est Dêvodâsa. Le dieu naissant dans le sacrifice est le fils du sacrificateur, qui s’appelle lui-même Pitri (père).
  3. Le foyer est de terre, et porte le nom d’Ilâ.
  4. Autrement d’or (ayohata).
  5. Ordinairement cette fille du soleil, c’est l’aurore. Le commentaire l’appelle Sraddhâdévi.